Les sites militaires sont-ils suffisamment protégés ?

Le site de Miramas qui a fait l'objet de ce vol.
Le site de Miramas qui a fait l'objet de ce vol. © EUROPE 1/Nathalie Chevance
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Didier François avec CB
La question se pose après le vol d’au moins 150 détonateurs et des pains de plastic, sur un site militaire de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône.

Qu’en est-il de la sécurité des sites militaires en France ? La question se pose après le vol d’au moins 150 détonateurs et des pains de plastic, sur un site militaire de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône, dans la nuit de dimanche à lundi. le ministère de la Défense a annoncé mardi avoir demandé en interne une évaluation "sous quinzaine" de "la protection de l'ensemble des sites militaires de stockage de munitions". Cette évaluation, demandée à la Direction de la protection des installations, moyens et activités de la Défense (DPID), permettra de "proposer les mesures correctrices qui s'imposeraient", précise le ministère dans un communiqué.

Les militaires occupés par le plan Vigipirate. Car, selon les premiers éléments de l’enquête, la sécurité du dépôt de munitions semblait ne pas être suffisante. Les militaires sont avant tout mobilisés pour protéger la population civile. C'est la priorité depuis le lancement du plan Vigipirate qui a été renforcé au mois de janvier. L'opération Sentinelle déploie 7.000 hommes sur le territoire national.

Des missions d’autoprotection gourmandes en moyens. Un dispositif qui s’ajoute aux opérations extérieures qui ne se sont pas arrêtées. Et tout cela est énormément consommateur en moyens. D'autant qu'il faut ajouter à ces dispositifs les effectifs affectés à l'opération Cuirasse, qui est l'autoprotection des bases des régiments, des camps et des Etats major de l’armée de terre. Un quart des effectifs des armées françaises est affecté à cette mission d'autoprotection.

Des patrouilles aléatoires pas infaillibles. Il n'y a donc plus assez de personnel disponible pour renforcer les zones sensibles qui, elles, sont surveillées en permanence par des moyens très spécifiques. Le dépôt de Miramas se voit par exemple affecter, tous les quinze jours, de nouvelles unités de soldats armés. Ces derniers, à qui ont adjoint des maitres-chiens, font des patrouilles aléatoires et régulières sur le site. C'est d'ailleurs ces patrouilles qui on décelé un trou dans le grillage. Le vol se serait déroulé entre deux rondes. Les suspects sont directement allés sur les neufs endroits où il y avait des munitions, alors qu'il y avait quarante lieux potentiels où il n'y avait rien. De toute évidence, les malfaiteurs savaient donc ce qu'ils faisaient. Et c’est ce qui interpelle les enquêteurs.