"On distribue plus de repas que les années précédentes, notamment dans la période d'été", s'inquiète le président des Restos du cœur. 3:06
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avec AFP , modifié à
"Il faut que le droit à l'alimentation soit intégré dans le socle européen des droits sociaux", estime Patrice Blanc, le président des Restos du cœur.

Les Restos du cœur ont appelé jeudi à "un plan européen de lutte contre la pauvreté", en s'inquiétant d'une possible baisse des fonds consacrés à l'aide alimentaire qui aurait un effet "catastrophique". "On ne peut pas agir seuls, il faut un plan européen", a assuré à l'AFP le président des Restos du cœur, Patrice Blanc, pour qui "il faut que le droit à l'alimentation soit intégré dans le socle européen des droits sociaux".

À l'occasion de la Journée de l'Europe, le 9 mai, et à trois semaines des élections européennes, Patrice Blanc s'est inquiété pour l'avenir du fonds européen d'assistance aux plus démunis (FEAD), "qui touche actuellement 16 millions de personnes en Europe" et permet "de financer des produits alimentaires pour les plus démunis".

Or une proposition de la Commission européenne, intégrant le FEAD à un fonds social plus large, aurait selon lui pour effet de "diviser par deux ce fonds". "Ce serait absolument catastrophique. Rien qu'en France, une personne sur trois en situation de grande pauvreté bénéficie de ce fonds", a-t-il assuré, alors que "dans un certain nombre de villes ou de milieux ruraux la situation empire".

"C'est une question qui traverse les différents pays"

"On distribue plus de repas que les années précédentes, notamment dans la période d'été" et "il y a une évolution du public" puisque "la moitié" des bénéficiaires des Restos du cœur "ont moins de 25 ans", a ajouté le président de l'association distribuant chaque année 130 millions de repas.

Notamment la situation "ne s'améliore pas pour les familles" avec "une hausse des enfants à la rue, dans des squats ou des situations très précaires", a-t-il ajouté, appelant les Etats européens à "respecter réellement leurs engagements" internationaux.

"Il faut une réponse nationale mais aussi européenne puisque dans les familles à la rue il y a des migrants qui viennent d'autres pays européens, c'est une question qui traverse les différents pays", a-t-il ajouté. Patrice Blanc a également souhaité que l'UE propose "une politique ambitieuse de lutte contre le gaspillage alimentaire", et l'a appelée à "protéger et encourager le bénévolat" avec une "simplification des procédures" et une "condamnation du délit de solidarité" qui est "contraire aux valeurs européennes".