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Nathalie Chevance, édité par Pauline Rouquette
L'inquiétude monte dans les petits hôpitaux où certains services d'urgences disparaissent. À l'hôpital de Pertuis, dans le Vaucluse, les salariés se sentent abandonnés, et la direction peine à trouver une solution pour éviter la fermeture.
REPORTAGE

Alors que le coronavirus gagne du terrain en France, le personnel soignant craint l’afflux de patients généré par une deuxième vague de contamination. Dans les petits hôpitaux, l’inquiétude monte, alors que certains services d’urgences disparaissent, la situation est tendue en cette période estivale. C’est notamment la menace qui plane sur l’hôpital de Pertuis, dans le Vaucluse. Bien que les autorités locales promettent de faire de leur mieux pour trouver une solution, les salariés, eux, se sentent désemparés.

"On a peur de l’agressivité des gens"

"C’est un danger pour la population !", déplore une infirmière. "S’il y a des gens qui arrivent dans un état grave, comment on fait pour les renvoyer ? Ce n’est pas possible !" Sur la devanture de l’établissement, un message affiché dit "non à la fermeture des urgences la nuit". Dans les couloirs de l’hôpital, l’inquiétude est palpable, car les infirmières n’imaginent pas renvoyer les patients 25 km plus loin pour se faire soigner.

 "Tous les gens qu’on voyait à partir de 19h30 vont aller sur Aix, il y a un temps d’attente qui est énorme", poursuit l’infirmière interrogée par Europe 1. "Ça va leur faire une surcharge de travail, on a peur de l’agressivité des gens qui ne comprendraient pas qu’ici c’est fermé. On est révoltés, on ne nous propose pas de médecins, on nous laisse à l’abandon !"

Impossible d’armer toutes les vacations d’urgentistes

Du côté de la direction, Chloé Marasca admet ne pas avoir de visibilité après le 10 août. "Nous avons beaucoup de mal à recruter des médecins sur des postes pérennes, et en matière d’intérim médical, il y a une forte concurrence entre les établissements", déplore-t-elle. En effet, il n’y a plus de médecins urgentistes disponibles, et ceux qui le sont recherchent les meilleures conditions de travail possible. "Nous avons du mal à armer toutes les vacations d’urgentistes dont nous avons besoin, et on travaille surtout d’arrache-pied pour éviter la fermeture", assure Chloé Marasca.

Éviter la fermeture, c’est aussi la volonté affichée par l’Agence régionale de santé. Pourtant, quelques kilomètres plus loin, les urgences de Sisteron sont, elles, déjà condamnées depuis un an.