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Olivier Véran évoque des "mercenaires" à l'hôpital, mais de quoi parle-t-il exactement ?

Olivier Samain et Julien Ricotta - Mis à jour le . 2 min
De nombreux hôpitaux ont recours à l'intérim médical pour faire tourner leurs services.

Depuis plusieurs années, les hôpitaux doivent faire appel à des médecins intérimaires pour faire tourner leur bloc opératoire, au tarif de plusieurs milliers d’euros par jour. Un système que le ministre de la Santé Olivier Véran a qualifié mardi de "mercenariat" et auquel il veut "mettre fin".

C’est un sujet épineux depuis des années dans le secteur hospitalier : l’intérim médical, qui a donné lieu à de multiples polémiques. Certains établissements, confrontés à une pénurie de praticiens, n’ont en effet pas d’autre choix que de faire appel à des médecins intérimaires. Sauf que ce système coûte très cher aux hôpitaux publics, qui doivent parfois rémunérer jusqu’à plusieurs milliers d’euros ces intérimaires pour une journée de travail. Cet intérim médical est désormais dans le viseur du gouvernement. Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé vouloir "mettre fin" à ce qu’il appelle du "mercenariat", mardi à l’occasion de la conclusion du Ségur de la Santé .

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Des "abus", avec des rémunérations pouvant aller jusqu’à 2.500 euros pour 24h

C’est le cauchemar d’un certain nombre de directeurs d’hôpitaux : pour faire tourner leur bloc opératoire, pas d’autre solution que d’appeler des médecins intérimaires. Mais ces derniers posent leurs conditions salariales, souvent très élevées, pouvant aller jusqu’à 2.500 euros pour une garde de 24 heures, voire plus si c’est pour une période en tension. L’hôpital est obligé d’accepter mais, à la longue, voit ses comptes lourdement grevés. Olivier Véran l’assure : il veut mettre fin à ces "abus" qui ont, selon lui, duré "trop longtemps".

"Ce sont des gens qui viennent travailler 24 heures, qui repartent et qui parfois ne reviendront jamais dans l'établissement. Mais ça n'améliore pas la continuité des soins des patients, car la qualité de la prise en charge est liée à la stabilité des équipes qui vont accueillir les patients dans nos établissements", dénonce François Jeffry, directeur du centre hospitalier de Seine-et-Marne, interrogé mercredi matin sur Europe 1.

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Bloquer les rémunérations qui dépassent le plafond réglementaire

Depuis la fin 2017, ces missions d’intérim sont encadrées par un plafond réglementaire : pas plus de 1.170 euros brut pour une journée de 24 heures. Sauf que, très souvent, ce plafond reste lettre morte. Concrètement, les établissements qui refusent de satisfaire les prétentions salariales ne trouvent pas de médecins intérimaires. "Certains établissements et mes collègues sont parfois obligés de se plier aux exigences financières de certains praticiens. Ils viennent dans leurs établissements pour assurer la continuité des activités, et particulièrement sur les services d'urgences ou sur l'activité d'anesthésie dans les blocs opératoires", explique François Jeffry.

Le ministre de la Santé propose donc de faire "bloquer par les comptables publics les rémunérations dépassant le plafond réglementaire" ou de permettre aux agences régionales de santé (ARS) de dénoncer les abus devant les tribunaux administratifs. Des mesures qui devraient permettre, selon Olivier Véran, de mettre fin à ce "mercenariat".