Les militaires de Saint-Mandrier rendent hommage aux deux soldats tombés au Burkina Faso : "C'est très douloureux"

hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello à Saint-Mandrier 1280
© Nathalie Chevance pour Europe 1
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Nathalie Chevance, édité par Romain David
En marge de l'hommage national qui s’est tenu mardi matin aux Invalides, la ville de Saint-Mandrier, dans le Var, base du commando Hubert, a également salué la mémoire de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello.
REPORTAGE

Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, les deux soldats français tombés au Burkina Faso, et auxquels la nation a rendu hommage mardi aux Invalides, faisaient partie du commando Hubert, une unité d'élite du commandement des opérations spéciales.

Une cérémonie s'est tenue en leur mémoire dans leur base de Saint-Mandrier, dans le Var. Pour des raisons de confidentialité, la presse n'a pas été autorisée à y assister mais une autre cérémonie, publique cette fois, s'est tenue sur la place de cette commune de quelque 5.700 habitants, devant le Monument aux morts.

Sonnerie au mort, minute de silence et Marseillaise… la place de l'église était bien trop petite mardi matin pour accueillir tous les Mandréens venus rendre hommage à ces deux soldats d'élite qui se sont entraînés sur la presqu'île. Dans la foule, de nombreux bérets verts étaient présents, la plupart très émus. "C'est très douloureux. Ça me peine énormément. Ils ont fait leur travail et, hélas, ça s'est mal passé", glisse Michel, un commando marine aujourd'hui retraité. Fier, il tenait à saluer ses frères d'armes : "Ils ont fait leur devoir. Ils ont sauvé les otages. On est formé pour ça. On nous dit de le faire, on doit le faire. C'est notre métier."

 

"Si ces personnes-là n'avaient pas été là-bas, nos camarades seraient encore présents"

Mais dans les rangs de ces soldats bardés de décorations se cache parfois, aussi, au fond des yeux, une pointe d'amertume. "Certes, ils ont fait leur travail, mais les otages n'auraient pas dû aller là-bas. Ils savaient qu'ils ne devaient pas y aller, et ils y sont quand même allés", s'agace Jacky, 46 ans, ancien fusillé marine commando. "Malheureusement, on est obligé d'aller les sauver. Dès que l'Etat nous le demande, on intervient. Parfois à contrecœur." Et d'ajouter : "Si ces personnes-là n'avaient pas été là-bas, nos camarades seraient encore présents."