Les douaniers manifestent leur "colère" devant leur direction à Montreuil

KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Les douaniers dénoncent leur manque de moyens pour faire face au Brexit. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
  • Copié
avec AFP
La grève du zèle des douaniers, qui consiste notamment en une non-hiérarchisation de leurs missions, "termine sa cinquième semaine".

Plus de 200 douaniers "en colère" ont manifesté jeudi à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, devant le siège de la Direction générale des douanes pour réclamer "une reprise des négociations" sur les revendications qu'ils défendent depuis début mars. "Cela fait 15 jours qu'on demande une reprise des négociations. Les contacts ne sont pas totalement rompus, mais on ne nous donne pas de date" pour une réunion, a déclaré David-Olivier Caron, secrétaire général de la CFDT-Douanes, premier syndicat de la profession.

Le Brexit, "catalyseur des problèmes à régler"

Le mouvement de protestation des douaniers, qui mènent une grève du zèle en "ne hiérarchisant plus" leurs "400 missions et en prenant le temps" de les réaliser, "termine sa cinquième semaine", a souligné David-Olivier Caron. Ces renforcements des contrôles aux frontières peuvent entraîner des temps d'attente importants.

Depuis le 4 mars, les douaniers réclament une revalorisation de leur prime de risque, de la prime pour les heures de nuit, ainsi que davantage de moyens et plus d'effectifs pour faire face au Brexit. Ils dénoncent aussi une dégradation de leurs conditions de travail. "Le Brexit n'a été qu'un catalyseur des problèmes à régler", a insisté David-Olivier Caron.

Une enveloppe de 14 millions d'euros rejetée

D'abord rassemblés devant l'immeuble de leur direction générale, dont la grille était décorée d'affichettes de "douaniers en colère", les manifestants, portant drapeaux ou chasubles aux couleurs des syndicats CFDT, CGT, FO, Solidaires et Unsa, ont pénétré dans le hall de l'immeuble, où ils ont copieusement hué le directeur général adjoint, Jean-Michel Thillier, venu à leur rencontre. Jean-Michel Thillier "a répété la proposition du ministre (des Comptes publics Gérald Darmanin, NDLR). Rien de plus", a regretté David-Olivier Caron. "Ce n'est pas responsable de la part du ministère de laisser ce conflit social s'enliser. Nous, on veut négocier", a-t-il relevé.

Lors d'une réunion le 12 mars avec les syndicats des douaniers, Gérald Darmanin avait débloqué une enveloppe de 14 millions d'euros pour les 17.000 agents des douanes. Le lendemain, l'intersyndicale avait rejeté cette proposition, jugée insuffisante par le personnel.