Le "PNR" français est encore loin d'être prêt

Les eurodéputés doivent voter jeudi l'instauration d'un registre européen des données des passagers aériens.
Les eurodéputés doivent voter jeudi l'instauration d'un registre européen des données des passagers aériens. © AFP
  • Copié
Pierre de Cossette avec A.H. , modifié à
Alors que les eurodéputés s'apprêtent à voter le registre européen des passagers aériens jeudi, le "PNR" français, lui, est encore loin d'être prêt.

Mieux détecter les itinéraires de terroristes potentiels, c'est ce qu'espèrent bon nombre d'Etats européens en instaurant un registre commun des passagers aériens. En France, cela fait plus de deux ans et demi que le principe du "PNR" (Passenger Name Record) a été acté par la loi de programmation militaire. Mais la mise en application tarde.

Du retard sur les promesses. L’an passé, après les attentats de Charlie Hebdo, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis devant l'Assemblée nationale que le "PNR" français entrerait en vigueur "à la rentrée prochaine, au mois de septembre ou au mois d’octobre 2015". Cela fait donc sept mois que ce registre français des données des passagers aériens devrait être opérationnel. Les locaux à Roissy, où doivent travailler 70 gendarmes et douaniers, sont pourtant prêts. Mais le système n'est pas au point.

Encore beaucoup de travail. Selon les informations d'Europe 1, seule une dizaine de compagnies aériennes sur les 200 prévues livrent en temps réel leurs données passagers. Quant au fait de pouvoir exploiter ces données - en ciblant par exemple des profils de voyageurs à travers leur âge, leur parcours, leur numéro de carte bancaire -, la phase de test est toujours en cours.

Les attentats accentuent l'exigence. Par ailleurs, depuis les attentats de novembre, les autorités françaises sont beaucoup plus exigeantes sur les options du "PNR", ce qui complique encore la tâche de la société Morpho, la filiale du groupe Safran, chargée du projet. Certains experts espèrent toujours voir une mise en application de ce "PNR" français à l’automne prochain, mais rien n’est moins sûr.