Cuba Libre CHARLY TRIBALLEAU / AFP 1:00
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Chloé Triomphe, édité par , modifié à
TÉMOIGNAGE - Quatorze personnes, dont de nombreux jeunes, avaient péri dans l'incendie du bar "Cuba Libre" à Rouen, il y a trois ans. Le père d'une victime témoigne alors que le procès de cette tragédie s'ouvre lundi.
TÉMOIGNAGE

C'est l'incendie le plus meurtrier de France depuis 2005. En août 2016, quatorze personnes, dont une majorité de jeunes venus fêter un anniversaires, périssaient au bar "Cuba Libre", à Rouen.

Alors que le procès de cette tragédie s'ouvre lundi, le père d'une victime témoigne au micro d'Europe 1. "Ça fait trois ans qu'on ne m'appelle plus papa... On ne m'appellera plus jamais papa, je n'aurai jamais de petits enfants. Le soir du drame, du 5 au 6 août 2016, ma vie s'est arrêtée", raconte, la voix remplie d'émotion, Johnny Autin, le père de Mégane.

Cette nuit-là, les victimes fêtaient les 20 ans d'une jeune femme dans le sous-sol de ce bar, aménagé sans autorisation en boîte de nuit. Deux bougies du gâteau d'anniversaire, de type fontaine à étincelles, ont enflammé le plafond de l'escalier, étroit, très pentu et bas de plafond. Les victimes n'ont pas pu s'échapper, l'unique porte de secours ayant été verrouillée. 

"L'issue de secours était fermée à clés, ils n'avaient aucun moyen de s'échapper"

Les deux gérants du "Cuba Libre" répondent à partir de lundi de la longue série de négligences qui a conduit à la catastrophe. "Ils ont été pris dans un piège dans cette cave transformée en discothèque, il n'y avait qu'une issue. L'issue de secours était fermée à clés, ils n'avaient aucun moyen de s'échapper", se désole Johnny Autin.

"Quand je vais au cinéma, je ne pense pas à aller voir si la porte de secours est ouverte, les jeunes, c'est pareil. Ils sont entrés avec la joie de leurs 20 ans dans un endroit pour s'amuser, en pensant être en sécurité. Maintenant, il faut des réponses", espère-t-il. Les prévenus, dont les casiers judiciaires sont vierges, encourent cinq ans d'emprisonnement et 76.500 euros d'amende.