Le pari gagnant de 23 éoliennes de Bourgogne qui fêtent leurs dix ans

23 éoliennes ont vu le jour il y a dix ans, à cheval sur trois communes de Bourgogne.
23 éoliennes ont vu le jour il y a dix ans, à cheval sur trois communes de Bourgogne. © Baptiste Morin / EUROPE 1
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Baptiste Morin (sur place), édité par Juliette Moreau Alvarez
En dix ans, les vingt-trois éoliennes des parcs de La Bretelle et Échalot ont boosté l'économie de plusieurs communes de Bourgogne. Si les habitants étaient au départ sceptiques, ils ont désormais accepté les éoliennes comme un élément du décor aux retombées économiques non-négligeables.
REPORTAGE

Les parcs éoliens de La Bretelle et Échalot, en Bourgogne, fêtent leurs dix ans. Contestés à l’époque du projet, ils se sont aujourd’hui fondus dans le décor. Aujourd'hui, acceptabilité rime avec habitude et partage des retombées économiques. Car si l’église d’Étalante, 160 habitants, a pu se refaire une beauté, c’est grâce aux éoliennes. Yvonne, 90 ans, habite en face du clocher de l'édifice et elle en est bien contente. "Toutes les gouttières ont été faites, toute la toiture aussi, l’assainissement a été fait également, explique-t-elle. Elle est belle !"

En 2012, 23 éoliennes ont vu le jour sur les hauteurs, à cheval sur trois communes. Étalante en compte dix, Échalot huit et Poiseul-la-Grange cinq. Les éoliennes produisent chaque année 80.000 MWh par an, l’équivalent de la consommation électrique de 37.000 personnes, soit près d’un quart de la population de la ville de Dijon.

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© Baptiste Morin / Europe 1

De nombreux recours contre le projet

Dans le village voisin d’Échalot, Albert se souvient des tensions suscitées par le projet à l’époque. "Ah, il y avait des réunions dans la salle des fêtes assez tendues !", raconte cet homme de 70 ans, né au village. Pas moins de quatre recours ont été déposés à l’époque pour tenter de bloquer le projet. Finalement, les éoliennes ont vu le jour. Quant à savoir comment les discussions se sont terminées dans les communes, "pas à coup de fusil quand même", rassure Albert en rigolant, "mais il y a un qui a fini par quitter le village".

Éric Dudouet, le maire d’Étalante, est arrivé aux responsabilités lors du vote du projet au Conseil municipal. Dix ans après la mise en fonctionnement des 23 mâts de 100 mètres de hauteur, il se veut philosophe. "Les Français sont réfractaires aux nouveautés. Et là, c’est pareil. Au départ, une partie des habitants n’étaient pas pour. Et finalement, ils se sont habitués. Moi, quand je rentre du travail et que je les vois tourner, je me dis que ça produit."

Une manne financière pour les communes

Aujourd'hui, les éoliennes rapportent à la commune 70.000 euros de revenus annuels, ce qui a permis de faire baisser les impôts de 20%. Les neuf propriétaires qui ont accueilli une éolienne chez eux reçoivent également un loyer. Pierre en compte trois dans un de ses champs, mais il n’ose pas parler d’agent. "C’est une location oui… un genre de dédommagement", élude-t-il. Un dédommagement d’environ 4.000 euros par éolienne et par an, de quoi convertir aux énergies renouvelables.

La commune d’Étalante ne compte pas s’arrêter là. Elle veut maintenant se lancer dans l’agrivoltaïque. Les études débuteront en novembre pour la construction de vingt hectares de panneaux solaires au-dessus d’un élevage de moutons.