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Benjamin Peter, édité par Romain David , modifié à
Pour la fille de Patricia Bouchon, une joggeuse retrouvée morte en 2011, la culpabilité du principal suspect, Laurent Dejean, ne fait aucun doute. Le parquet a toutefois requis un classement sans suite dans cette affaire, examinée à partir de jeudi aux assises de Haute-Garonne.

L'affaire de la "joggeuse de Bouloc" pourrait bientôt connaitre son dénouement. En février 2011, Patricia Bouchon disparaissait dans la petite commune de Bouloc, en Haute-Garonne, alors qu'elle était en train de faire son jogging vers 4h30 du matin, comme chaque jour. Quelques jours plus tard, le corps de cette mère de famille avait été retrouvé dissimulé sous un pont. Jeudi s'ouvre devant les assises de Haute-Garonne le procès de son meurtrier présumé, dans un dossier qui comprend toujours de nombreuses zones d'ombres.

Un classement sans suite requis. Il a fallu quatre années d'enquête pour que Laurent Dejean soit interpellé. Des témoins disaient l'avoir reconnu sur le portrait-robot diffusé par les enquêteurs. Mais lors de l'audience de la chambre d'instruction, il y a plus d'un an, le parquet avait demandé un classement sans suite. Maître Guy Dubuisson s'attend donc à ce que l'accusation requiert l'acquittement de son client. "On dit toujours que le parquet est indivisible. Je suis quasiment persuadé que l'avocat général viendra confirmer ce que son collègue et confrère a dit", veut-il croire. "À chaque fois que l'on reprend des éléments déterminants, il n'y a pas suffisamment de preuves et de charges pour l'incriminer", pointe-t-il.

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"On attend une sanction". L'accusé n'a jamais avoué le crime, et l'ADN retrouvé sur le corps de la victime ne correspond pas au sien. Pour Carline, la fille de Patricia Bouchon, qui a épluché le dossier d'instruction, sa culpabilité ne fait aucun doute. "On attend une sanction, on ne veut pas que le meurtre de ma mère reste impuni", déclare-t-elle. "Tous les éléments mis bout à bout pointe Laurent Dejean. Pour moi, il est important qu'il me dise, les yeux dans les yeux, qu'il est innocent. Je veux voir jusqu'à quel point il est prêt à aller dans son déni."

Le témoignage de l'homme qui avait croisé une Clio blanche à la sortie du chemin où a été agressée la joggeuse sera déterminant. Son signalement avait en effet permis d'établir le portrait-robot et de remonter jusqu'à Laurent Dejean.