«Le coup de grâce !» : après la parution d'un décret, les pharmaciens français craignent pour leur avenir
Plus de 80% des pharmacies seront fermées en France, selon l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine. Un mouvement de protestation contre un arrêté paru au Journal Officiel qui prévoit de baisser les remises commerciales sur les médicaments génériques que les laboratoires peuvent accorder aux pharmaciens. Pour certaines officines, le risque est de mettre la clé sous la porte.
"Pour moi, cette histoire de plafond, c'est le coup de grâce !". Aujourd'hui, lorsqu'elle achète des médicaments génériques auprès des laboratoires, Delphine Lienhardt, pharmacienne dans le village de Lutzelhouse, bénéficie d'une remise : jusqu'à 40% du prix.
"La pharmacie va avoir du mal à tenir la route"
D'ici 2027, ce plafond sera divisé par deux, à 20%. Ce qui va engendrer une perte de revenus annuelle considérable : "Entre 40.000 et 70.000 euros de déficit. Cela fait un poste en moins. La pharmacie va avoir du mal à tenir la route", estime-t-elle. Déjà dans le rouge depuis quelques années, notamment à cause de l'inflation et de la non-revalorisation du prix des médicaments, sa pharmacie risque tout simplement la liquidation judiciaire.
Les syndicats estiment ainsi que 6.000 officines sur les 20.000 en France pourraient disparaître. Au détriment des patients, explique Enzo Italiano, représentant du Collectif des pharmacies alsaciennes : "Aujourd'hui, lorsque vous voulez aller dans une pharmacie, vous avez environ dix minutes de trajet. Demain, cela veut dire que dans certains endroits en France, il faudra faire 50 minutes avec un bébé à l'arrière qui pleure parce qu'il lui faut son doliprane, son antibiotique. On aura des déserts pharmaceutiques partout en France".
Enzo Italiano baissera donc le rideau de sa pharmacie ce samedi 16 août, comme environ 80% des officines en France.