Laurent Berger affirme que le sujet des retraites n'est "pas abordable avant 2022"

Laurent Berger ne veut pas entendre parler de la réforme des retraites avant 2022.
Laurent Berger ne veut pas entendre parler de la réforme des retraites avant 2022. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
Le secrétaire générale de la CFDT, Laurent Berger, a jugé dimanche sur BFMTV que la réforme des retraites "n'est pas abordable en terme de mesures à prendre avant 2022". Alors que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a jugée cette réforme prioritaire fin novembre, Laurent Berger estime que le gouvernement "ferait une erreur majeure" en en parlant.

La réforme des retraites, jugée prioritaire le 29 novembre dernier par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire pour rembourser la dette du Covid, "n'est pas abordable en terme de mesures à prendre avant 2022", a jugé Laurent Berger sur BFMTV dimanche. "Je le dis et je le re-répète, si en 2021, ce gouvernement envisage un allongement de la durée du travail pour l'ensemble des travailleurs en jouant sur l'âge, la durée de cotisation etc. il ferait une erreur majeure", a martelé le secrétaire général de la CFDT.

La réforme des retraites serait une incohérence avec le "quoi qu'il en coûte" pour Laurent Berger

"Ce n'est pas du tout un sujet corrélé à la dette publique, la question des retraites c'est la dette sociale (...) elle est liée au fait qu'il y a eu moins de rentrées cette année", a-t-il estimé. "On ne peut pas dire 'quoi qu'il en coûte' et puis après 'les travailleurs, vous allez devoir travailler plus longtemps, c'est ça qui va résoudre le déficit public', non ce n'est pas vrai", a souligné Laurent Berger. "Si vous voulez une société qui s'hystérise et un sentiment d'injustice profond des travailleurs, vous leur dites au printemps prochain ou à l'automne prochain : parce qu'on a subi le virus, il va falloir travailler plus longtemps".

Laurent Berger a évoqué pour rembourser la dette liée au Covid "une fiscalité plus juste, une contribution plus importante des plus hauts revenus". "Aujourd'hui on a un chômage qui est en train d'exploser, des jeunes qui arrivent sur le marché du travail qui ne trouvent pas d'emploi, et le sujet ce serait de faire travailler plus longtemps ceux qui sont en emploi ? (...) Bon courage pour l'expliquer !", s'est-il exclamé.

"Cet article 24, il faut le retirer"

Interrogé sur les violences pendant la manifestation samedi à Paris, il a exprimé sa "condamnation sans faille" tout en craignant "qu'on soit complètement à côté de la plaque des sujets qui préoccupent les citoyens" avec le débat sur l'article 24 de la loi "sécurité globale". "Qui a eu cette idée de cet article 24 ? Qui voudrait faire croire que la protection des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions est contradictoire avec la liberté de la presse ?", interroge-t-il.

"On crée des sujets artificiels. Cet article 24, il faut le retirer et s'occuper de ce qui est fondamental : l'augmentation de la pauvreté, la hausse du chômage, les plans sociaux qui se multiplient" a-t-il dit.