Point de chevaux, d'éléphants ou de fauves dans le nouveau cirque d'André-Joseph Bouglione. Le représentant de la sixième génération de spécialistes de dressage d'animaux. Avec sa femme, elle aussi issue d'une famille de circassiens, il a décidé de renoncer aux animaux et de se lancer dans un nouveau concept de cirque plus respectueux de l'environnement, explique-t-il au journal La Provence jeudi.
Une profonde remise en question. En se lançant dans ce nouveau projet, André-Joseph Bouglione a voulu se conformer aux attentes du public en renonçant à ce qu'il faisait jusque-là. "La façon dont je travaillais ne me plaisait plus. Je me suis remis en question", a-t-il confié à La Provence. "Je sais pertinemment qu'aujourd'hui les animaux ont d'autres besoins que ceux de nous servir."
Une incompréhension de la part du monde du cirque. Mais ce choix n'a pas été bien compris dans le milieu du cirque. Sa famille lui a interdit de monter ce projet et il a reçu "des cercueils, des poupées vaudous" de la part de "gens de [son] métier". Une opposition qui n'a fait que renforcer sa motivation, raconte André-Joseph.
Pourtant l'ancien dompteur estime qu'il n'a pas rompu avec la tradition circassienne. Depuis les années 70, "rien n'a évolué dans le spectacle en lui-même. C'est pour ça aussi qu'il y a un déclin du public", estime-t-il alors qu'il assure que le cirque a toujours su s'adapter à son époque.
Un écocirque sur le thème de l'écologie. Alors avec son écocirque, André-Joseph Bouglione compte renouveler le genre. S'il ne peut remplacer le "charisme" des animaux, il va miser sur d'autres éléments. "L'écocirque Joseph Bouglione sera comme un grand marché de Noël, sur une thématique écologique", décrit-il. On y trouvera des boutiques spécialisées, des espaces d'échanges, de la restauration végétarienne et vegan... Même les costumes des membres du cirque n'auront ni plumes, ni cuir, ni soie.
Quant au déplacements, ils se feront sur les voies fluviales et ferroviaires pour "réduire au maximum notre impact environnemental". André-Joseph Bouglione s'était déjà détaché de la tradition de domptage en publiant un livre intitulé Contre l’exploitation animale, paru en avril.