"La tyrannie de l'individualisme caractérise nos sociétés contemporaines"

Barbara Lefebvre dénonce les dérives "pédagogistes" dans l'école.
Barbara Lefebvre dénonce les dérives "pédagogistes" dans l'école. © Europe 1
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T.LM.
Pour la professeure Barbara Lefebvre, l'école n'assure plus la transmission d'un héritage passé, ce qui favorise la montée de l'individualisme.

La jeunesse serait-elle devenue individualiste et arrogante ? C'est en tout la thèse que défend la professeure Barbara Lefebvre dans son livre qui paraît mercredi, Génération J'ai le droit. "C'est une phrase que l'on entend souvent chez les élèves, mais pas seulement. C'est un phénomène plus global et la tyrannie de l'individualisme caractérise nos sociétés contemporaines", explique l'auteure, invitée de Patrick Cohen dans Europe 1 Matin, mercredi. Pour elle, l'individu serait devenu une sorte de "roi" à qui la société doit accorder des droits, sans qu'hommes et femmes ne s'acquittent de devoirs.  "On revendique son intérêt particulier avant l'intérêt général", résume-t-elle.

Le français, enseigné comme langue de communication ? L'avènement d'un "Moi" tout-puissant sur le "Nous" trouverait sa source dans les critiques portées sur la "culture classique", la littérature et l'histoire. L'enseignement du français aurait subi de plein fouet cette évolution avec une "déconstruction radicale". "La France est vraiment une Nation littéraire, [mais] on enseigne le français davantage comme une langue de communication que comme une langue littéraire", avance-t-elle.

"Héritage passé". La professeure, qui a soutenu François Fillon pendant la campagne présidentielle, avance quelques pistes : "Compte tenu de ce qui précédait, on est très content d'avoir quelqu'un comme Jean-Michel Blanquer [au ministère de l'Éducation, NDLR] qui a décidé de prendre les choses en main. Je serais plutôt proche de Péguy, quand il dit qu'une société qui ne s'enseigne pas et une société qui ne s'aime pas. Il faut retrouver cet amour de notre héritage passé."