"La réforme nous désole profondément" : des rescapés du Bataclan inquiets pour l'avenir de la BRI

La BRI pourrait être rattachée au RAID.
La BRI pourrait être rattachée au RAID. © Frederick FLORIN / AFP
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Ces ex-otages craignent que la Brigade de recherche et d'intervention, qui était intervenue au soir du 13-Novembre, soit rattachée au RAID. 

"La BRI telle que nous la connaissons va disparaître." Dans une tribune diffusée sur les réseaux sociaux, sept rescapés de l'attaque du Bataclan, lors des attentats du 13 novembre 2015, apportent leur soutien aux membres de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), qui pourrait être rattachée au RAID, avant une reforme plus large au sein de la préfecture de Paris. 

"En tant qu'ex-otages, la réforme elle-même nous désole profondément", écrivent David, Grégory, Caroline, Stéphane, Marie, Arnaud et Sébastien. Avant d'interroger : "Pourquoi 'liquider' cette formation de police, unique et surtout extrêmement efficace, à quelles fin ?". 

Une BRI "ballottée comme un vulgaire sac"

La BRI pourrait être rattachée au RAID, un service parfois concurrent, comme le suggère le préfet de police Didier Lallement dans un rapport transmis au ministère de l'Intérieur. Avant, peut-être "une réforme plus importante de la préfecture de police", précise France Inter. Le soir du 13 novembre, la BRI avait été la première à intervenir au Bataclan, avant de recevoir l'appui du RAID.

Au-delà du fond, les signataires déplorent aussi la forme, et une BRI "ballottée comme un vulgaire sac dans une mer politique que les hommes subissent, dans l'ombre, tout en exerçant leur métier, celui de nous protéger". "En tant que citoyens, nous attendons que l'État soit clair, précis et respectueux envers ces policiers qui, chaque jour, s'appliquent à rendre Paris plus sûr", ajoutent-ils. 

"Les choses qui fonctionnent, il ne faut pas les détruire"

Interrogé par France Culture, Grégory, un des signataires, témoigne. "Si j'ai survécu, c'est grâce à l'intervention de la BRI. Par leur sang-froid et leur dévouement, leur courage, ils ont pris leur responsabilités et ils nous ont sauvés. C'est une intervention qui a fonctionné. Et les choses qui fonctionnent, il ne faut pas les détruire, il faut les consolider, les garder."

Auprès de France Inter, une source au ministère de l'Intérieur assure toutefois qu'aucune décision n'a encore été prise, tandis que la préfecture de police explique à Franceinfo que "rien n'est acté".