LA QUESTION SEXO - Fellation : je ne sais pas comment m'y prendre, que faire ?

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Catherine Blanc
Dans "Sans Rendez-vous" ce mercredi, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc livre ses conseils à Héloïse, 26 ans, qui ne fait pas de fellation à son copain parce qu'elle "ne sait pas comment s'y prendre". 

Très mise en avant dans la pornographie, la fellation n'en reste pas moins un acte sexuel qui peut faire peur dans la vie quotidienne, notamment en raison de la technicité qu'elle nécessite. C'est en partie ce que ressent Héloïse : ne sachant pas trop "comment s'y prendre", elle préfère s'abstenir. Mais elle est quête de conseils. Ce mercredi dans "Sans Rendez-vous", la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc lui fournit donc quelques astuces. 

La question d’Héloïse, 26 ans

"Je fais très peu de fellations à mon copain. Non pas que je n’aime pas ça, mais je ne sais pas comment m’y prendre. Auriez-vous des conseils à me donner ?"

La réponse de Catherine Blanc

Je crois que ce qui complique les choses c’est qu’on n'aime pas faire une fellation, ou au contraire qu’on aime et qu’on se sente coupable. Alors évidemment on s’emmêle les pinceaux, parce qu’au lieu de faire spontanément les choses et d’assumer une éventuelle difficulté (ou au contraire son plaisir), on hésite, on n'ose pas, on a peur de ce que ça pourrait laisser penser de soi. C’est là que l’acte devient très mécanique et inopérant.

Il y a la peur de faire mal ?

Bien sûr, c’est pour cela qu’Héloïse est dans la crainte que son désir soit coupable. Et comme une bouche a des dents, c’est la peur d’y aller franco et d’être dangereuse pour l’autre. La fellation représente pour les hommes une angoisse de castration, et pour les femmes une angoisse de castrer l’autre.

Quels conseils lui donner ?

Je pense qu’elle doit s’accorder le droit à aimer la fellation. Pour la technique, il n’y en a pas qu’une. Il faut se demander comment on aborde l’autre et comment on aimerait nous être abordé : goulûment, délicatement ? Ça permet de faire ce que l’on aime soi, de ne pas faire de mal, et donc de déculpabiliser. Et puis, il faut observer comment l’autre réagit et voir ce qui le fait s’abandonner pour pouvoir ouvrir le champ des possibilités.

Elle est visiblement gênée, doivent-ils en parler ?

Oui. C’est sa pudeur qui est à l’origine de sa difficulté, qui transforme la fellation en aventure périlleuse. Mais la première des choses à faire est de dire qu’elle aime ça, qu’elle voudrait bien essayer. Son compagnon peut aussi lui parler de ce qu’il aime, lui raconter comment lui se masturbe par exemple. C’est comme ça qu’elle va pouvoir faire tomber sa pudeur.