La présidente de la SPA annonce sa démission

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La SPA traverse une importante crise interne. Image d'illustration. © MARTIN BUREAU / AFP
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Europe1.fr , modifié à
L'association de défense des animaux est visée par plusieurs enquêtes, tandis que sa présidente Natacha Harry était très critiquée en interne. 

Alors que la Société protectrice des animaux (SPA) traverse une crise interne inédite, sa présidente décide de jeter l'éponge. Dans le Journal du dimanche, Natacha Harry annonce sa démission pour "protéger l'association des violentes attaques" dont elle dit faire l'objet. Une décision qui prendra effet le 16 juillet. 

"J'ai pris la décision de présenter ma décision", affirme donc Natacha Harry dans les colonnes du journal, dénonçant "une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA". Et d'ajouter : "Je suis lasse de ces attaques ignobles et mensongères, et je veux désormais m'en préserver". 

Une vague de licenciement. La présidente nie toutefois tout lien entre son départ et les affaires en cours dans lesquelles est plongée la SPA. Pourtant, comme le raconte le JDD dans son enquête, Natacha Harry fait face depuis plusieurs semaines à une virulente fronde interne, tandis que plusieurs enquêtes visent la SPA. 

En début d'année, la présidente a en effet licencié coup sur coup le directeur général, le directeur administratif et financier, et la directrice juridique de l'association. Concernant ces licenciements, Nathacha Harry affirme que "ces personnes ont adopté des attitudes incompatibles avec leurs fonctions et l'éthique de la SPA. Elles ont fait preuve d'un intolérable irrespect envers des donateurs, des salariés, des bénévoles, et moi-même".

Une pétition réclamait sa démission. Mais c'est la procédure lancée le mois dernier pour "faute grave" contre Céline Ravenet, directrice du refuge de Hermeray dans les Yvelines, qui aurait mis le feu aux poudres. La SPA reproche à cette dernière d'avoir euthanasié des chiens en dehors des protocoles prévus par l'association et d'avoir également falsifié des documents, pour les faire passer en adoptions. La SPA a donc porté plainte pour "faux et usage de faux", "usurpation d'identité", "atteinte volontaire à la vie d'un animal" et "mauvais traitement". 

Mais cette procédure a déclenché une violente fronde interne, et une pétition demandant la "réintégration sans délai" de Céline Ravenet a recueilli près de 20.000 signatures. Le texte demande également la démission de Natacha Harry, "pour cette faute inacceptable qui décapite l'un des meilleurs refuges". 

Un rapport au vitriol de la Cour des comptes. La SPA est également secouée par plusieurs enquêtes financières, et un rapport au vitriol de la Cour des comptes. En mars 2017, l'institution présidée par Didier Migaud dénonçait dans un rapport "une gestion fragilisée par une forte instabilité des ressources humaines", ou encore des honoraires "excessifs" et "disproportionnés" de l'administratrice judiciaire désignée sur les exercices 2011 à 2013, qui avait touché 1,1 millions d'euros sur 3 ans. 

L'association est aussi contrôlée depuis fin mars par l'Agence française anticorruption (AFA), rappelle le JDD, et fait l'objet d'une enquête de la brigade de répression de la délinquance économique.

Interrogée par le Journal du dimanche sur un lien entre ces affaires et sa démission, Natacha Harry, dont le mandat devait arriver à son terme en juin 2019, assure que "ces contrôles sont classiques et normaux pour une grande association d'utilité publique".