La photo de son père mort sur les paquets de cigarettes neutres : "les souvenirs reviennent"

© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Marguerite Lefebvre, avec A.H.
Depuis six mois, Serge Nizet tente de faire retirer la photo de son père des paquets de cigarettes. Il affirme qu'elle a été prise et utilisée sans l'accord de sa famille.
TÉMOIGNAGE

Il se bat seul contre la Commission européenne. Il y a six mois, en achetant des cigarettes, Serge Nizet, un citoyen belge, a découvert une photo de son père malade sur un paquet neutre. Ces photos sont censées sensibiliser les fumeurs au risque que représente le tabagisme.

"Les souvenirs reviennent et ça fait mal". Le père de Serge Nizet est mort d'un AVC il y a plusieurs années. "À chaque fois qu’on voit le paquet de cigarettes avec l’image de mon père, ce sont des souvenirs qui reviennent et ça fait mal", confie le citoyen belge au micro d'Europe 1. Sur la photo, on voit l'homme alité, les yeux clos et équipé d'un tube respiratoire. Il est plongé dans le coma.

Une photo diffusée sans accord ? Les images de sensibilisation imprimées sur les paquets sont fournies aux fabricants de cigarettes par la Commission européenne à la Santé, qui en détient les droits. Ces photos ont été rassemblées dans une bibliothèque de 42 images prises par des sociétés externes qui auraient recueilli le consentement écrit des personnes y figurant, d'après un document d'information de la direction générale de la Santé de la Commission européenne. Or, Serge Nizet l'affirme : ni son père ni son entourage n'ont donné leur accord pour que cette photo soit prise et diffusée.

"Le pot de fer contre le pot de terre". Depuis, Serge Nizet demande à la Commission européenne, responsable de la campagne contre le tabac, de faire enlever la photo, sans succès. "Naturellement, j’ai bien essayé de les joindre mais je n’ai plus aucune nouvelle", déplore-t-il. "Mon combat, c’est un peu le pot de fer contre le pot de terre. C’est le simple citoyen qui veut s’attaquer à une grande instance comme la Commission européenne, souligne-t-il. "Ce sont plus des coups d’épée dans l’eau, et c’est frustrant".