La France reconnaît sa responsabilité dans la disparition de Maurice Audin : "C'est une décision historique", estime Cédric Villani

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Guillaume Perrodeau
Dans le grand journal du soir de Matthieu Belliard, Cédric Villani, député LREM et proche de la famille Audin, revient sur la reconnaissance, par Emmanuel Macron, de l'utilisation de "la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France".
INTERVIEW

Emmanuel Macron a reconnu, jeudi, "la responsabilité de l'État dans la disparation" du mathématicien communiste, militant de l'indépendance de l'Algérie, Maurice Audin, torturé par l'armée française et disparu sans laisser de traces en 1957. Maurice Audin est "mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France", a fait savoir le président de la République dans une déclaration remise à la veuve du mathématicien. Sur Europe 1, dans le grand journal du soir de Matthieu Belliard, Cédric Villani, député LREM et proche de la famille Audin, revient sur cette annonce.

"Un texte important et majeur". C'est la première fois que l'État français reconnait qu'il a failli en permettant le recours à la torture. "C'est une décision historique", affirme Cédric Villani. "Au-delà du mot et du symbole, le texte remis à Josette Audin restera comme un texte important et majeur", estime le député LREM. Selon lui, la force de cette reconnaissance, par le président de la République, dépasse le seul cas de Maurice Audin. "C'est un texte qui prend bien soin d'insister sur le travail de vérité et sur la nécessité de décharger collectivement nos consciences de ces lourds fardeaux qui pèsent encore et qui sont liés à la guerre d'Algérie", déclare Cédric Villani au micro d'Europe 1.

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"C'est le moment de regarder la vérité en face". Pour Cédric Villani, "l'action du président (...) invite tous les témoins possibles à se manifester et elle les délie du secret dans lequel ils se sentaient confinés". "C'est le moment de regarder la vérité en face", assure l'homme politique. "C'est une démarche qui vise à regarder notre histoire en face, une histoire dans laquelle il y a eu des erreurs et des choses qui ont été grandioses". Par ailleurs, Emmanuel Macron a profité de sa visite officielle auprès de la veuve Audin, pour annoncer également "l'ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens".