Environ trois millions de Français ont annulé leurs réservations pour les vacances de printemps. 2:26
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Léa Leostic
Face aux nouvelles mesures de restrictions pour lutter contre le Covid-19, de nombreux touristes ont annulé leurs réservations pour les vacances de Pâques. Un nouveau coup de massue pour un secteur en souffrance depuis un an. Samedi sur Europe 1, Didier Arino, directeur général de Protourisme, s’est inquiété du manque de visibilité et a demandé au gouvernement un protocole clair en vue de l’été.
INTERVIEW

Avec l’interdiction de se déplacer à plus de 10 kilomètres de son domicile pour lutter contre la hausse du nombre de cas de Covid-19, de nombreux vacanciers ont changé leurs plans et ont annulé leurs réservations prévues pour les vacances de Pâques. "Habituellement, environ 20 millions de Français font une escapade pour les vacances de Pâques. Cette année, c’était déjà trois fois moins", a constaté Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme, samedi matin sur Europe 1. Et sur les clients qui restent, "la moitié ont annulé leur séjour", précise-t-il.

"Une catastrophe de plus"

"Pour les professionnels du tourisme, c’est une catastrophe de plus. Le secteur a perdu 90 milliards de chiffre d’affaires entre le 17 mars 2020 et 2021. 200.000 emplois ont été perdus, 300.000 sont sur la corde raide, soutenus par l’État. C’est un secteur sous perfusion, qui coûte une fortune aux concitoyens", a développé Didier Arino. Mais pour lui, l’impossibilité de se projeter est le principal problème. "La difficulté, c’est l’absence de visibilité", assure-t-il, avant de continuer : "le chef de l’État a dit qu’il y aurait une ouverture entre le 15 mai et le 15 juin pour les restaurants. Mais compte tenu de l’évolution de la pandémie, cela semble compliqué. Si ces mesures étaient efficaces, le secteur du tourisme en serait ravi. Sauf que ça fait des mois que les restaurants sont fermés et l’épidémie continue de se développer. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de clusters à l’hôpital que dans les hôtels".

Des "règles et des protocoles stricts pour l’été"

Didier Arino  prend l’exemple des Antilles, où les Français de métropole peuvent uniquement se rendre sur motif impérieux : "Depuis que ce motif est en place, donc qu’il n’y a plus de touristes, il n’y a jamais eu autant de contaminations. Le touriste a peu d’interactions et porte le masque". Il cite également le cas des Pyrénées Atlantiques, département où le taux de contaminations reste faible. "On a fermé des départements où il y avait très peu de contaminations, alors que le risque est extrêmement limité car les gens sont en plein air et respectent les gestes barrières", déplore-t-il.

Le directeur général de Protourisme s’inquiète désormais pour la période estivale, un enjeu majeur pour le secteur touristique. Il demande alors à l’exécutif de prévoir des "règles et des protocoles stricts pour l’été". "Cela fait un an que les seules choses que savent faire les pouvoirs publics, c’est fermer, au lieu de travailler sur des protocoles", conclut-il dépité.