La chasse à la palombe dans le viseur de l'UE, les chasseurs prêts à se défendre
La Commission européenne veut interdire la chasse à la palombe au filet, une pratique traditionnelle ancrée dans cinq départements du Sud-Ouest. Les chasseurs, soutenus par des élus locaux, dénoncent une remise en cause injustifiée de leur culture et de leur savoir-faire.
Dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne, la Gironde et le Gers, la chasse à la palombe au filet est une tradition bien ancrée. Chaque automne, pendant un mois, les passionnés se retrouvent dans les palombières, ces cabanes nichées au cœur des forêts, pour capturer les oiseaux. Jusqu’à présent, cette pratique bénéficiait d’un régime dérogatoire, mais la Commission européenne remet en cause cette exception. Elle estime que l’utilisation de filets ne respecterait pas la directive "oiseaux" et annonce saisir la Cour de justice de l’Union européenne. Une décision qui provoque l’incompréhension et la colère des chasseurs.
Des chasseurs mobilisés pour défendre leur culture
Pour les adeptes de cette chasse traditionnelle, l’argument avancé par Bruxelles ne tient pas. "Le problème qui nous est reproché, a priori, c'est que nous utilisons des engins qui ne sont pas sélectifs. Mais aujourd'hui, on va défendre nos pratiques, car elles répondent à tous les critères de la directive oiseaux", affirme Régis Hargues, directeur de la Fédération des chasseurs des Landes.
Timothée, jeune père de famille landais de 35 ans, pratique, comme son père et son oncle, la chasse à la palombe. "Ce n'est pas qu'une chasse traditionnelle, c'est notre identité. On attend le mois d'octobre comme des fous toute l'année. Il n'y a pas plus sélectif que ce mode de chasse, car c'est une action humaine qui déclenche les filets au moment où l'on s'assure qu'il n'y a que des palombes sur le sol", témoigne-t-il.
Un soutien politique pour faire face à Bruxelles
Face à cette menace, les chasseurs peuvent compter sur le soutien de parlementaires de tous bords et du président de la région Nouvelle-Aquitaine. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a également pris position en leur faveur. Elle promet de défendre fermement la chasse à la palombe au filet devant la justice européenne et rappelle que l'espèce n'est pas menacée.