Le rassemblement évangélique "Vie et Lumière" à Nevoy, le 23 août 2019. 1:59
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Nicolas Feldmann, édité par Romain David , modifié à
L’association évangélique "Vie et Lumière", formée de gens du voyage, a obtenu l'autorisation d'organiser son assemblée générale à Nevoy, dans le Loiret, où quelque 700 pasteurs sont attendus durant le week-end. Au micro d'Europe 1, le maire de la commune s'agace de ce rassemblement autorisé par la sous-préfecture, malgré la situation sanitaire.
REPORTAGE

La scène peut paraître surprenante en pleine épidémie de coronavirus : des centaines de voitures garées le long d'une route départementale et, un peu plus loin, un grand chapiteau. Entre 600 et 700 fidèles se sont réunis à Nevoy dans le Loiret samedi pour l'assemblée générale de l’association évangélique "Vie et Lumière", constituée de gens du voyage. Venus de toute la France, des pasteurs devaient élire leur conseil d'administration. Mais cet événement inquiète grandement la municipalité, qui rappelle que l’un des principaux clusters de la première vague dans le grand Est avait pour origine un rassemblement religieux près de Mulhouse. D’autant qu'un nouveau record vient d'être battu, avec plus de 20.000 cas de Covid-19 détectés entre jeudi et vendredi.

Interrogé par Europe 1, le porte-parole de l'association, Joseph Charpentier, assure que tout a été respecté pour la tenue de cette assemblée, du gel hydroalcoolique jusqu’à l'application des gestes barrières. "Nous avons mis en place tout un système pour assurer la protection des uns et des autres", explique-t-il. "Nous sommes dans notre bon droit et nous avons fait ce qu'il fallait pour cette rencontre et pour ce rassemblement de pasteurs", argue encore ce responsable associatif.

La colère du maire

Ce rassemblement a bien été autorisé par la sous-préfecture de Montargis. D'une part parce qu'il s'agit là d'un évènement non festif, mais aussi parce qu'il se déroule sur un terrain privé. Mais le maire de Nevoy, Jean-François Darmois, ne comprend pas cette décision. "Mon sentiment, c'est que recevoir 700 personnes sur notre commune, avec les conditions sanitaires actuelles, pose quelques problèmes, et alors qu'on nous interdit une manifestation de 30 personnes dans des établissements publics", s’agace-t-il. "J'ai du mal à le supporter."

"Mes propos ne sont pas contre les gens du voyage, bien entendu", poursuit Jean-François Darmois. "Mais il s’agit d’une population qui, par définition, vient de toute la France et va repartir ce soir dans toute la France", pointe-t-il.