Pour mener à bien l'enquête, un policier sous pseudonyme a été chargé d'entrer en lien avec le suspect par Internet. (Photo d'illustration) 1:45
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Guillaume Biet, édité par Ugo Pascolo
Le procureur de Besançon a livré vendredi quelques détails sur le modus operandi qui a permis aux enquêteurs de mettre en examen un magistrat dijonnais. Celui-ci avait proposé à de multiples reprises à des inconnus sur Internet d’avoir des relations sexuelles avec son épouse et d’y inclure leur fillette de 12 ans.

C'est le résultat d'une enquête longue de huit mois. Comme le révélait Europe 1 ce vendredi matin, un magistrat dijonnais de 55 ans a été mis en examen à Besançon pour avoir, sur un forum de rencontres libertines, proposé à de multiples reprises à des inconnus d’avoir des relations sexuelles avec son épouse et d’y inclure leur fillette de 12 ans. En conférence de presse, le procureur de Besançon, Étienne Manteaux, a expliqué vendredi comment les forces de l'ordre avaient procédé pour mener l'enquête. 

Un policier sous pseudonyme chargé d'entrer en "lien avec le suspect"

Pour parvenir à ses fins, la police a opté pour l'infiltration grâce à une "enquête sous pseudonyme, lorsqu'un policier peut agir sous un faux nom", a détaillé le procureur. Concrètement, un fonctionnaire a été chargé "d'entrer en lien avec le suspect" en se rendant sur le site internet sur lequel les annonces étaient diffusées pour confirmer, ou infirmer, les faits dont ce dernier était soupçonné. "C'est dans ce cadre qu'il y a eu des interpellations la semaine dernière."

Une stratégie qui s'est révélée payante, puisqu'une fois confondu, le magistrat quinquagénaire a tout de suite avoué, en assurant néanmoins qu'il s'agissait uniquement de "fantasmes" et qu'il n'aurait jamais laissé de tels actes se réaliser. Placé en garde à vue, il a été mis en examen pour "offre, même non suivie d’effet, à une personne de commettre à l’encontre d’un mineur un viol, une agression sexuelle ou de la corruption de mineur".

7 ans de prison

Ancien juge des enfants il y a une quinzaine d'années, le suspect a été laissé libre sous contrôle judiciaire avec notamment une obligation de soins et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle au contact de mineurs, en attendant son futur procès en correctionnelle. Il encourt théoriquement une peine maximale de 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende. L’affaire a également fait l’objet d’un signalement interne au ministère de la Justice, qui débouchera probablement sur une procédure disciplinaire.