JO de Paris 2024 : un collectif alerte sur le sort des précaires en faisant parler des statues

Revers de la médaille
Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l'urgence en Ile-de-France. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP / Crédit photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Afin d'alerter sur le sort des personnes à la rue avant les Jeux olympiques, des militants ont redécoré ce dimanche une dizaine de statues de Paris. Face au Sénat, ces militants du Revers de la médaille, ont lancé symboliquement "une première épreuve" des JO, en jetant des bouées représentant les anneaux olympiques dans le bassin du jardin du Luxembourg.

"Ils n'ont pas l'air d'écouter beaucoup les vivants, donc on a fait parler les défunts" : des militants ont redécoré dimanche une dizaine de statues de Paris pour alerter sur le sort des personnes à la rue avant les Jeux olympiques. Face au Sénat, ces militants du Revers de la médaille, collectif qui regroupe quelque 80 associations et ONG, ont lancé symboliquement "une première épreuve" des JO, en jetant des bouées représentant les anneaux olympiques dans le bassin du jardin du Luxembourg, a constaté une journaliste de l'AFP. Lancées avec des fumigènes colorés, elle portaient, ont-ils expliqué, les "maux des JO" (expulsions, harcèlement...).

3.500 personnes dorment dans la rue à Paris

Les militants avaient auparavant "fait parler" plusieurs statues de la capitale avec des messages tels que "le nettoyage social en héritage", a expliqué Paul Alauzy, porte-parole du Revers de la médaille. A quatre mois des JO (26 juillet-11 août), à Paris, "3.500 personnes dorment dans la rue et un millier dans des gymnases, et cet été il y aura de nouvelles arrivées", a-t-il pointé. "Il faut les prendre en charge pour que la fête soit digne et belle pour tout le monde", souligne le collectif qui demande la création de 7.000 places supplémentaires en région parisienne. 

"Cela fait six mois qu'on alerte (...) : les personnes à la rue qui sont toujours les derniers oubliés de notre société, vont se retrouver chassés de la ville, harcelés. Et il y a déjà des signes, des expulsions de squats, de campements, des bidonvilles qui sont rasés...", a ajouté Paul Alauzy, également coordinateur chez Médecins du monde. "On n'est pas contre les JO, on est là pour que ces JO soient le mieux possible et le plus intégré possible", a ajouté David Clougher, de l'association "L'Assiette migrante".

Une centaine de migrants évacués d'un campement

Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l'urgence en Ile-de-France. Depuis plusieurs mois, le collectif dénonce les expulsions forcées de populations précaires (sans-abri, migrants en campements, travailleuses du sexe...) à l'approche des Jeux. Mercredi matin une centaine de migrants, principalement des mineurs non accompagnés, ont été évacués d'un campement sous un tunnel dans le XIIe arrondissement à Paris, en vertu d'un arrêté préfectoral évoquant notamment un risque important en matière de sécurité.

A Dugny (Seine-Saint-Denis), devant le Village des médias des JO qui doit ouvrir ses portes lundi, entre 60 et 70 militants écologistes et de Droit au logement notamment ont par ailleurs protesté en début d'après-midi contre la gentrification et la bétonnisation qui touchent les zones autour des sites olympiques, a constaté un journaliste de l'AFP. A l'appel du collectif Youth for climate, ils ont déployé dans le calme des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire notamment: "Les JO bétonnent, on les dégomme", en scandant "Tout le monde déteste les JO" ou encore "Pas de justice, pas de JO".