JO-2024 : pas d'«objectif zéro SDF» à la rue, pour l'État

© Stephane Mouchmouche / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
L'État ne s'est pas fixé l'"objectif zéro SDF" à la rue en prévision des Jeux olympiques de Paris, a indiqué jeudi la préfecture de la région d'Ile-de-France (Prif), qui assure vouloir débloquer des "places supplémentaires" d'hébergement d'urgence pour laisser un "héritage social".

Les autorités sont accusées depuis plusieurs mois par le tissu associatif de mener un "nettoyage social" de la région parisienne, pour faire place nette avant les JO-2024 (26 juillet-11 août) en vidant les rues franciliennes de ses populations les plus précaires : migrants en campements, foyers de travailleurs, sans-abri, travailleuses du sexe, personnes vivant en bidonville...

 

"Ça n'a pas de sens, le nettoyage social", a rétorqué auprès de quelques journalistes la Prif, en charge des questions d'hébergement d'urgence. "On ne s'est pas fixé comme objectif zéro SDF dans Paris au mois d'août 2024", ce qui n'est "ni le souhait ni l'ambition de la ville de Paris et de l'Etat" et serait "contraire à la dignité des personnes", a souligné la préfecture.

Des réflexions en cours pour débloquer des "places supplémentaires"

"En revanche, être en mesure de proposer des places qualitatives à des personnes qui sont à la rue à Paris et les maintenir dans l'hébergement d'urgence, faire un travail social de fond, ça on s'y emploie et on va essayer de faire mieux pendant la période JO. Mais ce ne sera pas du coercitif", a-t-on ajouté à la Prif.

 

Cette dernière, qui a rappelé que 120.000 personnes sont déjà prises en charge en moyenne chaque nuit dans la région au titre de l'hébergement d'urgence, a assuré qu'une réflexion était en cours pour parvenir à débloquer des "places supplémentaires" durant les JO. "On souhaite avoir un héritage social en matière d'hébergement d'urgence, on y travaille", a affirmé la préfecture, sans chiffrer cet objectif. 

Plusieurs associations et ONG, qui se sont regroupées au sein d'un collectif baptisé "Le revers de la médaille", multiplient ces dernières semaines les interpellations et les actions coup-de-poing pour dénoncer un "nettoyage social" de l'Ile-de-France, qui a selon elles déjà démarré, avec l'éviction notamment de plus de 4.000 personnes de foyers de travailleurs migrants ainsi que le transfert vers des centres d'accueil en province de migrants, dont les campements franciliens sont évacués.