Le bruit de la glace brise le silence de la nuit angevine. Pourtant, Marilyne Martin s'active dans sa camionnette bleue dès 5 heures du matin, pour préparer son stand. "J'ai du merlu encore en pavé, sinon il y a le filet de merlan", explique-t-elle en présentant sa marchandise au micro d'Europe 1.
Des revenus trop faibles
Cependant, Marilyne Martin ne devrait plus travailler. À 64 ans, cette dernière est déjà à la retraite depuis quatre ans. Mais, comme 530.000 retraités français, elle doit toujours travailler pour pouvoir subvenir à ses besoins. Alors, la jeune retraitée a pris un travail de poissonnier, sur les marchés d'Angers.
Mais elle l'assure : elle n'a pas le choix. "J'ai 1.026 euros de retraite avec le logement à payer, le chauffage, les assurances… Si j'arrête de travailler maintenant, je ne peux pas vivre", confie-t-elle.
"Il faudra bien un jour" s'arrêter
Une situation difficile, qui émeut ses plus fidèles clients. Sur le marché, "c'est moi la plus vieille", constate la poissonnière. "Je lui ai dit déjà plusieurs fois de s'arrêter", souligne un client. "Il le faudra bien un jour" rétorque-t-elle. Car si Marilyne paraît en forme derrière le comptoir, les effets de l'âge commencent à se faire ressentir. "L'arthrose, ça commence à faire mal", précise Marilyne. "J'aimerais bien arrêter dans deux ans" ajoute-t-elle au micro d'Europe 1.
Mais dans deux ans, la poissonnière n'aura peut-être pas remboursé les quelques prêts qu'elle a encore à la banque. Pas sûr donc qu'elle puisse enfin profiter de sa retraite.