«Je me suis adressée à Macron, à la presse... Sans résultat» : à Autun, le désarroi de Sabeha Sansal, fille de l'écrivain retenu en Algérie
Politiques et intellectuels se sont retrouvés ce jeudi à Autun en Saône-et-Loire pour réclamer la libération de Boualem Sansal. L'écrivain est incarcéré en Algérie depuis le mois de novembre dernier. Sa fille, Sabeha Sansal, remue ciel et terre pour pouvoir faire libérer son père. Et elle peut compter sur le soutien Jean-Michel Blanquer et Arnaud Beneditti.
Elle multiplie ses efforts pour obtenir la libération de son père... Depuis quelques jours, la fille de Boualem Sansal, Sabeha Sansal, est sortie de son silence pour réclamer la remise en liberté de l'écrivain. Après une interview sur Europe 1 ce jeudi matin, elle a pris la parole pour la première fois en public aux universités d'été du "Laboratoire de la République", le think-tank de Jean-Michel Blanquer.
Indifférence de l'Élysée ?
Micro à la main, la salle ovationne la fille de l'écrivain. Il faut dire que la parole de Sabeha Sansal est rare. Visiblement émue, elle prend le temps de chercher ses mots pour témoigner sans détour de sa détresse. "Je me suis adressée au président Macron, à la télévision, à la radio... Mais sans résultat", regrette-t-elle devant des dizaines de personnes.
Tristesse aussi de n'avoir reçu aucune réponse de la part d'Emmanuel Macron à sa lettre écrite en avril avec sa sœur. Un silence de l'Élysée devenu insupportable pour Arnaud Benedetti, président du comité de soutien à Boualem Sansal. "La non-réaction de l'Élysée à la lettre est perçue comme une forme d'indifférence, au mieux, au pire, comme une marque de mépris", estime-t-il.
Un retour en France de moins en moins crédible ?
Car tous le savent : le temps presse. À chaque minute passée, l'état de santé de Boualem Sansal se dégrade, déplore Noëlle Lenoir, co-présidente du comité. "Qu'un monsieur de 80 ans soit incarcéré dans une prison, ça n'est pas sa place. Ce qui serait justifié, c'est qu'il soit dans un hôpital", insiste-t-elle.
Tous espèrent désormais un retour en France, mais sa fille Sabeha y croit de moins en moins. "Je ne vois pas la lumière au bout du tunnel" conclut la fille de l'écrivain, toujours sans nouvelles récentes de son père.