Jawad Bendaoud écope de six mois de prison pour avoir incendié sa cellule

Jawad Bendaoud est détenu pour son implication présumée dans les attentats du 13-Novembre.
Jawad Bendaoud est détenu pour son implication présumée dans les attentats du 13-Novembre. © BFMTV / AFP
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avec AFP , modifié à
Jawad Bendaoud, détenu pour son implication présumée dans les attentats du 13-Novembre, a été condamné jeudi à six mois de prison pour avoir incendié sa cellule.

Jawad Bendaoud, détenu pour son implication présumée dans la cavale d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des cerveaux des attentats du 13-Novembre, a été condamné jeudi à six mois de prison pour avoir tenté d'incendier sa cellule et menacé un surveillant. Pour expliquer son geste, Jawad Bendaoud, 30 ans, a raconté qu'il avait "pété les plombs" le 16 septembre en apprenant que d'autres détenus du quartier disciplinaire de la maison d'arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, avaient obtenu leur transfert alors que lui, qui est "en prison pour rien du tout", était maintenu à l'isolement depuis "bientôt dix-huit mois".

Il soigne son allure et son langage. Le "logeur" présumé des djihadistes du 13-Novembre, rendu célèbre par une vidéo où il clamait maladroitement son innocence, s'est présenté à sa comparution jeudi soucieux de faire bonne impression et a soigné son allure et son langage. Il s'est de nouveau défendu de toute complicité dans les attentats du 13-Novembre : "Je n'ai rien à voir avec Daech, je n'ai jamais eu l'intention de tuer personne." Ce délinquant multirécidiviste (huit mentions au casier judiciaire, et qui n'aura passé que "huit mois dehors" depuis sa première condamnation en 2006) s'est aussi présenté comme un père attentionné : s'il s'était procuré un téléphone, ce qui lui était également reproché, c'était avant tout pour appeler son fils, qui rentrait en CP. Et, accessoirement, pour badiner avec une fille "rencontrée sur un chat".

Un "traitement inhumain". La procureure avait requis 12 mois de prison, demandant à la cour de "s'extraire du contexte" terroriste pour "ne regarder que les faits". Un réquisitoire qui a fait bondir son avocate Marie-Pompéi Cullin, fustigeant la "naïveté", sinon "la bêtise" consistant à vouloir "extraire du contexte carcéral des faits" qui ont précisément été commis en raison de ce contexte. Elle a dénoncé le "traitement inhumain" infligé à son client, qu'elle présente comme un bouc émissaire de la lutte contre le terrorisme, avouant cependant douter que "la France dorme mieux depuis que Jawad Bendaoud est en prison". "Il y a des vrais terroristes qui ont égorgé des gens en Syrie et qui ne sont pas à l'isolement", a renchéri le prévenu.