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Virginie Riva, édité par
En plus des écoles privées hors contrat et des associations d'aide aux devoirs, les écoles clandestines se développent depuis quelques années, parfois sur fond d'islam politique. Pointée du doigt par Gérald Darmanin, mercredi, l'une d'entre elles a fermé la semaine dernière pour raisons sanitaires à Sevran, en Seine-Saint-Denis.

On connaissait les écoles privées hors contrat, qui concernent environ 80.000 élèves, avec une dizaine d'établissements sous surveillance de l'État et quatre fermés depuis janvier. Il y a aussi les associations d’aides au devoir, qui dissimulent parfois des enseignements teintés d’islam politique. Un nouveau phénomène est apparu ces dernières années : celui des écoles clandestines, des associations qui prétendent enseigner. L'un des deux cas officiellement connus a été évoqué mercredi par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui défend sa future loi sur les séparatismes.

Environ 70 élèves accueillis

Alerté par les va-et-vient de parents devant d’anciens hangars près du centre commercial de la ville, le maire de Sevran, en Seine-Saint-Denis, a signalé la fausse école à la préfecture, il y a un an. Effectivement, l'association Amana accueille un peu plus de 70 élèves, alors que la plupart sont officiellement déclarés en instruction à domicile par leurs parents.

Le deuxième problème est que l'école n'est pas déclarée comme telle à l'Éducation nationale. Pourtant, sur un site internet qui répertorie les écoles musulmanes, l'association se présente bien comme une école privée dispensant des enseignements de niveau maternelle et primaire. L'un des parents d'élèves, contacté par Europe 1, défend une association d'aide aux devoirs, avec des activités manuelles de type Montessori, des sorties pédagogiques et des cours de langues étrangères.

Des inspections renforcées ?

Mais la préfecture a mené son enquête et le ministre Gérald Darmanin parle d'"endoctrinement" des enfants, sous-entendu sur fond d'islam politique. L'école clandestine est finalement fermée jeudi dernier mais pour raisons sanitaires, le seul motif aujourd'hui prévu par la loi, car le local n'est pas aux normes de sécurité. Les enfants étaient accueillis à côté de produits sanitaires et il n'y avait pas de porte ignifuge, par exemple.

Il est impossible d'invoquer des raisons de contenu des enseignements car, pour l'Éducation nationale, cette école n'existe pas. Elle peut simplement faire des inspections au domicile des enfants pour évaluer leur niveau. La future loi préparée par Gérald Darmanin permet, selon ses promoteurs, de se doter d'outils pour contrer ces associations sur le fond, qui se développent en parallèle sur internet.