Islam : le CFCM charge une commission de définir "les signes de radicalité"

Abdallah Zekri est le délégué général du CFCM.
Abdallah Zekri est le délégué général du CFCM. © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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avec AFP
Le Conseil Français du culte musulman promet des "annonces très fortes" d'ici à la fin de l'année. 

 

Le Conseil Français du culte musulman (CFCM), qui tenait mardi une réunion exceptionnelle de son conseil religieux, a annoncé avoir chargé une commission de "définir les grands signes de radicalité" d'ici à la fin de l'année, en plein débat autour de la pratique de l'islam en France.

"Nous avons chargé la commission religieuse (...) de définir les grands signes qui permettraient de ne pas faire l'amalgame entre religiosité et radicalité", a déclaré devant la presse Aslam Timol, président de la commission halal du CFCM, promettant "des annonces très fortes" d'ici à la fin d'année.

"Il faut chercher les signes avant-coureurs"

Le conseil religieux du CFCM se réunissait au lendemain d'une rencontre avec Emmanuel Macron qui l'a appelé lundi à "combattre, aux côtés de l'État, le communautarisme et l'islamisme". La détection des signes de radicalité islamiste est revenue dans le débat depuis la tuerie à la préfecture de police perpétrée début octobre par l'un de ses agents soupçonné de radicalisation.

"Il faut chercher les signes avant-coureurs", a dit Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, ajoutant que c'est "très difficile". "Un fonctionnaire de police en poste depuis 16 ans n'a pas été détecté par ses propres services, comment voulez-vous qu'un imam détecte quelqu'un de radicalisé?", a-t-il souligné. "Un rabbin ne touche pas la main des femmes, est-ce qu'on va lui dire 'vous êtes radicalisé'?", a-t-il interrogé.

Le CFCM dénonce un "climat très tendu autour de l'islam"

"Le fait de porter une barbe, le fait de pratiquer la prière cinq fois par jour à la mosquée, le fait de pratiquer le ramadan, certains sont amenés par des raccourcis très faciles à considérer cela comme étant des signes de radicalité. Or, ils ont tout faux", a insisté Aslam Timol.

Après l'attaque lundi de la mosquée de Bayonne, Abdallah Zekri a par ailleurs appelé le président Emmanuel Macron à faire "des déclarations fortes par rapport aux hommes politiques" qui par leurs propos "irresponsables" contribuent à créer un "climat très tendu" autour de l'islam