INFO EUROPE 1 - Le proxénétisme de cité a été multiplié par 10 en France sur la dernière décennie
Le proxénétisme de cité, ou "proxénétisme de proximité", explose en France. En à peine dix ans, le nombre d’affaires a été multiplié par 10. Au moins 15.000 mineurs se prostitueraient ainsi sous le joug de narcotrafiquants à la recherche de nouveaux business.
C’est un phénomène en pleine expansion. Le "proxénétisme de proximité" ou "proxénétisme de cité", celui de jeunes femmes mineures, exclusivement françaises, principalement issues des quartiers et exploitées par les narcotrafiquants à la recherche de nouvelles activités criminelles, a explosé ces dix dernières années.
Des victimes extrêmement jeunes
L’année dernière, 226 enquêtes relevaient de ce phénomène apparu au début des années 2010 en France, contre seulement 21 en 2015. Des trafiquants de drogue qui forcent des jeunes femmes à se prostituer de villes en villes, en louant des chambres d’hôtels ou des appartements sur Airbnb.
461 victimes ont ainsi été recensées en 2024, dont une majorité de mineures, certaines pouvant être très jeunes, 12 ans à peine. Et 87% d’entre elles sont françaises, selon le renseignement criminel.
Les dealers cherchent à diversifier leurs activités criminelles et se sont donc lancés dans ce proxénétisme dit "de proximité", que l’on observe de plus en plus en zone rurale. Leur logique est purement économique : en échange d’une partie de la rémunération, ils assurent une sécurité, un logement et la prise de contact avec les clients, bien souvent sur Internet.
Le nombre de mineures qui se prostituent en France est estimé à 15.000 par le secteur associatif. Un chiffre sans doute beaucoup plus élevé en réalité, selon les acteurs de la lutte contre la traite des êtres humains.