"Il serait bien que le président arrive à se mettre à la place des gens d’en bas" : ce que les étudiants attendent d'Emmanuel Macron

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Stéphane Place, édité par Romain David , modifié à
Dans le cadre de sa visite à Amiens, le président de la République doit rencontrer jeudi des étudiants de l'université de Picardie-Jules Verne, alors qu'une mobilisation a commencé à se mettre en place dans les facultés pour dénoncer la précarité subie par les jeunes pendant leurs études.

De la grève dans les hôpitaux à la grogne contre la réforme des retraites, l’agitation sociale qui parcourt le pays depuis plusieurs semaines pourraient bien compliquer la visite d'Emmanuel Macron à Amiens, sa ville natale. Le chef de l’Etat se rendra notamment jeudi après-midi à l’université de Picardie-Jules Verne, pour dialoguer avec des étudiants, alors qu’une mobilisation s’est mise en place dans plusieurs facultés du pays après l’immolation d’un jeune à Lyon, le 8 novembre. Pour avoir une petite idée de la tonalité des échanges, Europe 1 a interrogé des jeunes croisés à la fac de Bordeaux. Tous dénoncent la précarité qu’ils subissent durant leurs études.

"Il serait bien que le président arrive à se mettre à la place des gens d’en bas. Nos parents ne peuvent pas forcement nous payer le logement, ou un ordinateur, ce dont on a besoin pour faire nos études correctement", explique une étudiante. "Avoir un travail à coté est devenu presque normal, mais on n’a pas toujours le temps."

Etudier avec 500 euros par mois

De nombreux jeunes dénoncent également la complexité et les aberrations du système d’aides. "Ma situation familiale a changé, et je n’ai plus le droit aux bourses, alors que, matériellement, j’en ai besoin", déplore une autre étudiante. "À Bordeaux, les loyers ne sont pas accessibles", explique un autre. "Se loger et manger… avec 500 euros de bourse, c’est un peu limite."

Le gouvernement exclut de revaloriser les bourses

Des assemblées générales se sont tenus dans plusieurs université cette semaine pour dénoncer la précarité étudiante, notamment à Saint-Denis, à Nanterre et à Tolbiac. D’autres sont encore prévues jeudi à Toulouse au Mirail, et à Paris, à la Sorbonne. Les syndicats Unef et Solidaires veulent maintenir la pression étudiante sur le gouvernement jusqu’au 5 décembre, journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites.

Mardi, Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, a annoncé la mise en place d’ici la fin de l’année d'un numéro d'appel pour favoriser l'accès aux aides d'urgence. Elle a toutefois exclu une revalorisation des bourses étudiantes, comme réclamées par les organisations syndicales.