Arnaud Fontanet 4:00
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Jonathan Grelier , modifié à
Le débat scientifique sur l'hydroxychloroquine comme remède au Covid-19 fait rage en France. "Il faut que l'essai soit menée de manière comparative", a plaidé jeudi sur Europe 1 Arnaud Fontanet, ​épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du conseil scientifique Covid-19 qui conseille l'exécutif sur l'épidémie.
INTERVIEW

La question d'un possible remède au Covid-19 divise le corps médical ces derniers jours. Une possibilité, l'hydroxychloroquine, défendue notamment par le professeur Didier Raoult, est actuellement testée dans 33 hôpitaux en France. "Il faut que l'essai soit menée de manière comparative", a plaidé jeudi sur Europe 1 Arnaud Fontanet, ​épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du conseil scientifique Covid-19 qui conseille l'exécutif sur l'épidémie. "C'est une règle de base dans l'évaluation d'un traitement."

"Par rapport aux formes bénignes, on a très peu d'informations"

"Parce que si vous faites une évaluation sur un groupe de patient sans avoir un groupe comparatif à côté, vous ne pouvez pas dire si c'est mieux ou moins bien que ce qui ce serait passé en absence d'hydro[xy]chloroquine. Ce sont ces essais-là qui sont en cours", a-t-il poursuivi.

 

Arnaud Fontanet s'est par ailleurs exprimé sur l'impact de l'hydroxychloroquine sur les formes bénignes, un enjeu important alors que le professeur Didier Raoult souhaite tester le médicament au stade où les symptômes sont modestes. "Par rapport aux formes bénignes, on a très peu d'informations", a-t-il estimé. Faisant référence à un travail publié la semaine dernière par des chercheurs chinois, il a rapporté "qu'ils n'ont pas trouvé de différences sur des formes bénignes entre des personnes qui avaient été traitées avec l'hydroxychloroquine et d'autres qui n'avaient pas reçu d'hydroxychloroquine."

"On ne peut pas se prononcer sur cet essai"

Mais "c'était un petit essai (...), on ne peut pas se prononcer sur cet essai", a-t-il ajouté.

"Ils ont trouvé dans le groupe qui a reçu l'hydroxychloroquine 87% de négativation de la charge virale, ce qui est exactement ce que le professeur Raoult avait trouvé à Marseille. Mais dans le groupe qui n'avait pas reçu d'hydroxychloroquine, ils ont trouvé 93% de négativation de la charge virale, c'est-à-dire exactement la même proportion", a-t-il toutefois souligné.