Haute-Vienne : un chauffeur de car licencié pour ses arrêts «sauvages»

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Un chauffeur de car scolaire en Haute-Vienne a été licencié pour faute grave par son employeur (Illustration). © Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Un chauffeur de car scolaire en Haute-Vienne a été licencié pour faute grave par son employeur parce qu'il avait l'habitude de déposer des collégiens devant chez eux pour des raisons de sécurité. La société lui reproche d'avoir pratiqué des arrêts dits "sauvages", différents de ceux prévus sur son parcours.

Un chauffeur de car scolaire en Haute-Vienne, qui avait l'habitude de déposer des collégiens devant chez eux pour des raisons de sécurité, a été licencié pour faute grave par son employeur, a-t-on appris auprès des intéressés. Comme l'a révélé le quotidien régional Le Populaire du Centre, la société Europ Voyages, nouveau titulaire du marché public dans le secteur des Billanges, commune de 300 habitants, lui reproche d'avoir pratiqué des arrêts dits "sauvages", différents de ceux prévus sur son parcours, dans cette zone rurale.

L'employeur met aussi en cause le comportement du salarié pour expliquer sa décision. "Quand je lui ai demandé de ne plus ramener les enfants chez eux, il m'a insulté. Il n'a pas respecté le lien de subordination", affirme Maxime Trossat, gérant de l'entreprise. Mais pour le chauffeur comme pour des parents concernés, il en allait de la sécurité des enfants qui auraient eu, sinon, à marcher au bord de routes jugées dangereuses, en particulier de nuit.

Des pratiques "tolérées par le passé"

"Il était inconcevable de laisser les enfants prendre des risques", a expliqué à un correspondant de l'AFP l'ex-chauffeur, en activité depuis 17 ans selon le quotidien régional Le Populaire du Centre, qui a révélé l'affaire. "Cela ne me faisait pas changer d'itinéraire. Ces pratiques étaient tolérées par le passé", ajoute celui qui veut saisir les prud'hommes.

"Ma fille, collégienne de 12 ans, devait effectuer 650 mètres dans le noir sur une route communale, sans trottoir ni marquage au sol. Elle devait marcher dans les fossés pour rentrer à la maison", a témoigné Christelle Nozière, habitante des Billanges qui envisage de porter plainte pour mise en danger de la vie d'autrui. "On pouvait lui confier (au chauffeur, NDLR) les enfants les yeux fermés. Licencier quelqu'un pour ça, ça me révolte".