Une quarantaine de scientifiques ont réussi à dresser l'écosystème du Groenland d'il y a 2 millions d'années. 1:43
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Geoffrey Branger, édité par Yanis Darras , modifié à
Une quarantaine de scientifiques ont réussi à dresser l'écosystème du Groënland d'il y a deux millions d'années. Pour y arriver, les chercheurs ont découvert dans des prélévements contenant en quantité minimes mais suffisantes, de l'ADN de plantes et d'animaux vivant à cette époque. 

C'est une étendue de glace, où le thermomètre affiche régulièrement des températures négatives. Pourtant, le Groënland n'a pas toujours eu ce visage. C'est ce que souligne une quarantaine de chercheurs qui viennent de découvrir de l’ADN vieux de deux millions d’années sur l'Ile. Un exploit, le présent record étant d'avoir découvert de l'ADN datant d'un million d'années. Cette révélation fait suite à une succession d’expédition au nord du Groënland depuis 2006. Grâce à cette avancée, les scientifiques ont pu décrire à quoi ressemblait l’écosystème de cette région aujourd’hui quasiment inhabité. 

Car les chercheurs sont clairs : "Des ADN de plantes et d’animaux en quantité infinitésimales mais suffisants ont été trouvés, pour certifier la présence de forêts de bouleaux, de thuyas, de peupliers et entre ces arbres, de lièvres, de rennes, d’oies sauvages, de mastodontes, un cousin éloigné des éléphants actuels". Un environnement riche en vie, qui se veut bien différent de notre monde actuel puisque ces traces de vie date d'il y a plus de deux millions d'années ! 

Mieux comprendre le passé pour anticiper l'avenir

Mais, avec le réchauffement climatique, le Groënland pourrait connaître de gros changements dans son climat actuel. "Avec cette découverte, on voit qu'il y a un certain nombre d’espèce animale et végétale qui vont réussir à s'adapter comme par exemple le lièvre arctique, qui a été pérennisé. Donc ces analyses paléogénétiques, elles nous aident à proposer des modèles d’adaptation des espèces et de la biodiversité au changement climatique", note le paléogénéticien au muséum national d’histoire naturelle, Régis Debruyne. 

D’ailleurs dans cette région du nord du Groënland, immense désert rocheux, recouverts par endroits de glace, les scientifiques remarquent depuis quelques années des pousses plus fréquentes et plus tôt dans l’année de végétation.