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Emmanuel Duteil et Olivier Samain, édité par Ugo Pascolo avec AFP
La possibilité d'une trêve de la grève contre la réforme des retraites s'éloignant de plus en plus, c'est de nouveau des moments difficiles qui attendent les usagers de la SNCF pendant leurs déplacements de Noël. Mais cette pause aurait-elle vraiment pu permettre à de très nombreux Français de voyager sereinement pendant les fêtes ?

L'heure n'est décidément pas à la trêve à la SNCF. À quelques heures des départs des vacances de Noël, la CFDT-Cheminots a décidé de maintenir son appel à la grève illimitée contre la réforme des retraites. "La CFDT-Cheminots a décidé le maintien de la mobilisation et surtout de prendre rendez-vous en janvier", a déclaré son secrétaire général adjoint Rémi Aufrère-Privel au micro d'Europe 1. "Après 15 jours [de grève], le personnel mobilisé est fatigué, mais ils doivent comprendre aussi qu'ils devront à nouveau se mobiliser dans les prochaines semaines", a-t-il également indiqué.

La CFDT-Cheminots rejoint donc Sud-Rail et la CGT, qui a d'ores et déjà appelé à poursuivre le mouvement et laisse entrevoir un ralliement pour une nouvelle journée d'action en janvier. De son côté, l'Unsa se retrouve isolée dans sa volonté de faire "une pause" dans le conflit.

Pour autant, si la trêve avait été conclue en dernière minute, cela n'aurait pas forcément changé grand chose à la galère qui attend les usagers. Et la baisse de la mobilisation des grévistes (il n'était plus que 9,5% à faire grève vendredi sur l'ensemble du personnel, et 58% chez les conducteurs) ne change rien. Pour faire rouler les trains, la compagnie a besoin de conducteurs, mais aussi de contrôleurs, d'agents à quai, et parfois même, comme dans les Alpes, de personnels dans les postes d'aiguillage. Il est donc nécessaire que tous ces métiers soient représentés pour assurer la circulation des trains. 

Des perturbations, même en cas de trêve

Et même si les salariés reprenaient massivement le travail, la machine SNCF a besoin de temps pour repartir. Par exemple, chaque train doit être inspecté et passer dans un technicentre avant de pouvoir circuler. Mais comme le mouvement de grève touche également ce secteur, la compagnie a surtout entretenu les rames garanties pour les jours à venir. Même si l'Unsa arrive à faire travailler ses troupes, alors que l'on sait bien que l'appel national des grandes centrales n'est pas toujours totalement suivi par la base, il y aurait des perturbations au moins jusqu'à la fin de la semaine. 

Après l'angoisse d'un possible départ en train annulé, c'est donc celle du retour qui est d'actualité pour les usagers. Selon la SNCF, tout le monde devrait être fixé lundi ou mardi au plus tard sur les trains maintenus pour le weekend des 28 et 29 décembre.