Grève SNCF : les syndicats très remontés à l'issue de leur réunion au ministère

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Emmanuel Duteil, édité par A.H. , modifié à
Jeudi soir, la première rencontre entre gouvernement et syndicats de la SNCF depuis le début de la grève s'est soldée par un échec. Pas de sortie de crise à l'horizon. 

À la sortie de la première réunion de concertation avec le gouvernement, jeudi soir, c'était la soupe à la grimace chez les syndicats de la SNCF. Sur la même ligne, tous ont exprimé leur mécontentement, même ceux qui, habituellement, sont les moins virulents.

Des discussions "lunaires". À l'Unsa, on estime que le mouvement pourrait se durcir. Pour la CFDT, on part sur un conflit qui risque de durer. De son côté, SUD Rail veut amplifier le mouvement. En cause, selon eux, l'absence de propositions et de volonté d'ouverture de la part du gouvernement. "Nous sommes extrêmement déçus de cette réunion, et extrêmement mécontents que les revendications des cheminots n'aient pas été entendues. Les discussions que nous pouvons avoir lors de ce genre de réunions sont absolument lunaires", a dénoncé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, à l'issue de la réunion. "La grève se poursuit", a-t-il prévenu.

Une reprise de la dette sous conditions. Le gouvernement estime quant à lui qu'il s'agissait là d'un premier tour de table, notamment sur la question très sensible de la dette. D'un montant colossal, près de 50 milliards d'euros, elle plombe l'entreprise. Sa reprise par l'Etat est fortement réclamée par les syndicats. Désendetter la SNCF reviendrait à lui redonner des moyens pour investir. 

Jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit "ouvert" à une reprise partielle de cette lourde dette, mais avec des "contreparties" qui soient "extrêmement claires, extrêmement fermes, et qui transforment le fonctionnement opérationnel de l'entreprise". Le potentiel accord recherché par l'Etat pourrait être résumé ainsi : "Nous, Etat, faisons un gros effort en reprenant cette dette. À vous, cheminots, de faire un gros effort sur la réforme".

La grève va redémarrer samedi soir. Vendredi, une autre réunion au ministère doit porter sur les droits sociaux des cheminots. D'ici à ce qu'un accord soit trouvé entre les deux parties, la galère va reprendre pour les usagers avec la reprise de la grève, de samedi 20 heures à mardi 8 heures.