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Geoffrey Branger
Depuis trois semaines, les poubelles s'accumulent dans la ville de Paris et la grève des éboueurs se poursuit. À tel point que certaines copropriétés ont perdu patience et se sont mises à démarcher et payer elles-mêmes des sociétés de nettoyage pour ramasser les déchets de leur immeuble. Europe 1 est allée à leur rencontre.

8.000 tonnes de déchets ce lundi matin dans la capitale et peut-être beaucoup plus ce soir. La grève des éboueurs pourrait s'étendre à cinq nouveaux arrondissements parisiens, des quartiers gérés par l'entreprise privée Derichebourg où la CGT a déposé un préavis dimanche soir et pour une durée indéterminée. Négociations en cours ce lundi matin entre les salariés et la direction. Mais les habitants, eux, perdent patience. Europe1 a rencontré les propriétaires d'un immeuble qui ont démarché eux-mêmes une société de nettoyage.

"C'est à vomir"

"C'est dégoûtant, ça sent mauvais. C'est à vomir, en fait." Laure est l'une des propriétaires de cet immeuble et selon elle, faire intervenir une société privée pour ramasser les ordures ménagères était devenue une nécessité. "Le trottoir devant mon immeuble débordait de poubelles. Franchement, je commençais à avoir peur pour mes parents, pour mes enfants, quasiment autant qu'au début du Covid. Je n'en suis pas encore à mettre le masque pour les bactéries, mais je mets le masque pour l'odeur parce que vraiment, ça sent mauvais."

Pour Laurie, la gardienne de l'immeuble, plus encore que l'odeur et la saleté, ce sont les rats et les maladies qu'ils transportent qui l'inquiète. "Ça, j'ai jamais vu. Les rats se déplacent et urinent partout. Moi-même, j'ai une terrasse, j'ai installé des ultrasons, je mets du citron partout parce qu'ils n'aiment pas l'odeur. C'est devenu une phobie."

Une quinzaine d'euros par propriétaire

Pour ce ramassage, chaque propriétaire de l'immeuble a dû débourser une quinzaine d'euros, une somme très raisonnable. Le problème, c'est que dans cette rue, tout le monde n'a pas fait ce choix et donc les poubelles continuent de s'amasser devant les immeubles voisins.

À Paris, le volume de déchets a tout de même diminué ce week-end : 2.000 tonnes ramassées grâce à la réouverture de trois usines d'incinération autour de la capitale. Plusieurs restent bloqués ce lundi matin, comme celle d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise.