L'Anses a annoncé des interdictions d'utilisation du glyphosate sur certaines cultures viticoles, céréalières ou arbres fruitiers. 5:42
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Antoine Cuny-Le Callet
Jeudi soir, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) a annoncé des interdictions d'utilisation du glyphosate, dès qu'il est possible de s'en passer. Invité d'Europe 1 vendredi, le porte-parole national de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, affirme que des alternatives existent déjà, mais que les agriculteurs auront besoin d'un accompagnement financier.
INTERVIEW

L'Anses, l'Agence de sécurité sanitaire, fait un pas de plus vers la fin du glyphosate, le pesticide très controversé classé par certains organismes comme cancérogène. Jeudi, l'agence a annoncé des interdictions d'utilisation sur certaines cultures viticoles, céréalières ou arbres fruitiers. "La principale conclusion, c'est que sur ces cultures, en tout cas en partie, il y a des alternatives qui existent", lâche le porte-parole national de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, invité d'Europe 1 vendredi. "Elles sont déjà mises en place, sont déjà pertinentes et sont déjà vivables pour les paysannes et les paysans."

Ces alternatives consistent essentiellement en un désherbage mécanique au moyen de tracteurs. "Ce n'est pas quelque chose qu'on est en train de découvrir ou d'inventer. C'est juste réinventer ce qui pouvait exister, redonner du sens à tout ça." Du propre aveu de Nicolas Girod, cette interdiction pourrait même être une opportunité pour les paysans, incités à réapprendre et perfectionner certaines techniques. Il s'agirait même et redonner "du sens à leur travail", ce qui fait "le cœur du métier de paysan".

Plan de relance et renégociation de la PAC

Le porte-parole de la Confédération paysanne admet cependant que l’abandon du glyphosate aura des conséquences économiques certaines pour les agriculteurs. Ces derniers devraient avoir recours à plus de main d’œuvre, mais pourraient rapidement être confrontés aux limites de leurs finances. "C'est tenable pour les agriculteurs s'il y a des décisions politiques qui vont dans ce sens-là." Dans cette optique, les agriculteurs attendent beaucoup du plan de relance, espérant des aides financières. De plus, la renégociation à venir de la PAC au niveau de l’Union européenne pourrait être cruciale.

Ce changement "se fera si on prend des mesures pour protéger les paysans de la course au volume, de la course au toujours plus, de la course au toujours plus grand", juge Nicolas Girod. L'objectif du gouvernement demeure ambitieux. Il espère de réduire de 50% l'usage du glyphosate à partir de l'année prochaine.