Gironde : le "poinçonneur en série" aux milliers de pneus crevés finalement écroué

L'homme avait été condamné en mai à 18 mois de prison dont 12 ferme, et six mois avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve.
L'homme avait été condamné en mai à 18 mois de prison dont 12 ferme, et six mois avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve. © AFP
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avec AFP
Opérant de nuit, l'homme de 45 ans avait crevé les pneus de milliers de voitures, environ 6.000 sur six ans, par "colère" contre la société. 

Un Bordelais de 45 ans, condamné en mai à une peine de prison aménageable pour avoir crevé plusieurs milliers de pneus par "colère" contre la société, a finalement été écroué, après avoir ignoré des convocations de justice, a indiqué vendredi une source judiciaire.

Gilles Sarrailh, un solitaire, autonome mais vivant d'une allocation d'adulte handicapé, était ressorti libre de son procès en mai au tribunal correctionnel de Bordeaux. Il avait été condamné à 18 mois de prison dont 12 ferme, et six mois avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve, mais sans mandat de dépôt, pourtant requis par l'accusation. L'homme était jugé pour avoir crevé les pneus de milliers de voitures - il estimait à environ 6.000 sur six ans - sur l'agglomération bordelaise, opérant de nuit, méthodiquement, mais prudemment. La police s'était échinée trois ans sur sa piste.

Une colère envers l'État justifiée par son enfance chaotique. Resté largement insondable à son procès, Christophe Sarrailh y avait néanmoins évoqué une enfance de maltraitance et d'agression sexuelle, après un placement en foyer puis en famille. D'où sa colère envers l'État qui n'avait "rien fait". D'où ses "conneries" pour "se faire entendre". Les experts psychiatres avaient retenu pour l'un une "altération du discernement", pour l'autre un "délire du préjudice", mais aussi une "responsabilité totale". Sa peine était aménageable, mais le condamné n'a jamais répondu aux convocations du juge d'application des peines, a précisé le parquet de Bordeaux, confirmant une information du quotidien Sud Ouest.

Des poches pleines de courrier qui ne lui était pas adressé. En parallèle, le "sérial poinçonneur", resté fuyant et mobile de nuit, a été contrôlé deux fois par les policiers les poches pleines de courrier qui ne lui était pas adressé, amenant les enquêteurs à se demander s'il ne s'était pas converti à une nouvelle marotte compulsive. Placé en garde à vue dans le cadre de cette enquête sur le courrier, qui se poursuit, le "serial poinçonneur" a été écroué mercredi par le parquet qui a décidé de mettre à exécution sa peine.