Garde à vue de Murielle Bolle : les parents de Grégory accueillent avec "tristesse" la décision du Conseil constitutionnel

Murielle Bolle est aujourd'hui âgée de 49 ans.
Murielle Bolle est aujourd'hui âgée de 49 ans. © PATRICK HERTZOG / AFP
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Le Conseil constitutionnel a donné raison vendredi à Muriel Bolle, en estimant que ses droits fondamentaux n'avaient pas été respectés lors de sa garde à vue de 1984. 

L'enquête autour de l'affaire Grégory a connu vendredi un nouveau rebondissement avec la décision du Conseil constitutionnel de donner raison à Muriel Bolle en déclarant institutionnelle sa garde à vue de 1984. Alors que la Cour de cassation pourrait être amenée à rayer du dossier toute mention des déclarations de ce témoin-clé de l'affaire lors de cette garde à vue, les parents de Grégory ont fait part au Parisien de leur "tristesse", par la voix de leur avocate. 

"En face d'eux, on développe des arguments de forme". Christine et Jean-Marie Villemin ont accueilli la nouvelle avec "beaucoup de tristesse", explique au quotidien Me Marie-Christine Chastant-Morand. "Ils sont très tristes mais par rapport à Grégory et au sort qui lui a été réservé. Ils ne peuvent que déplorer l'accumulation des vicissitudes dans cette affaire". 

Le père et la mère de Grégory, installés en région parisienne avec leurs trois enfants "argumentent depuis le départ sur le fond du dossier. Ils sont dans une quête de vérité qui ne cessera jamais. Car, même si les années ont passé, ce drame est évidemment intemporel pour les parents. Or, en face d'eux, on développe des arguments de forme", déclare encore l'avocate. "La décision qui vient d'être rendue par rapport à la garde à vue de Murielle Bolle en est un nouvel exemple". 

"Ils ne vont pas baisser les bras". Et Me Chastant-Morand de poursuivre : "Ils ne vont pas baisser les bras. Il va y avoir de nouvelles étapes procédurales. Le chemin sera encore long. Mais ils ne vont pas abandonner l'engagement qu'ils ont pris par rapport à Grégory". 

Lors de sa garde à vue de 1984, qu'elle cherchait à faire annuler jusqu'à présent sans succès, Murielle Bolle, alors âgée de 15 ans, avait accusé son beau-frère Bernard Laroche de l'enlèvement, avant de se rétracter en assurant avoir subi la contrainte des gendarmes. Murielle Bolle, qui a publié un livre le 8 novembre, avait saisi le Conseil constitutionnel d'une Question prioritaire de constitutionnalité. Vendredi, les "Sages" ont censuré plusieurs dispositions de l'ordonnance de 1945 sur "l'enfance délinquante" telle qu'elle était écrite en 1984.

Cette ordonnance, qui régissait à l'époque le traitement judiciaire des mineurs, ne prévoyait alors aucune mesure spécifique s'agissant de leur garde à vue : ni présence d'un avocat, ni notification du droit de se taire. Murielle Bolle estimait donc que ses droits fondamentaux avaient été bafoués.