Franck a eu un cancer du sein : "Je ne savais pas que ça pouvait toucher l'homme"
Il y a un an et demi, Franck a appris qu’il était atteint d’un cancer du sein. Il ignorait alors qu’un tel cancer pouvait aussi toucher les hommes. Au micro d’Olivier Delacroix, dans "La Libre antenne" d’Europe 1, Franck explique qu’il a fini ses traitements il y a six mois et dit être en pleine forme.
Franck ne savait pas que le cancer du sein pouvait aussi toucher les hommes. Il l’a appris quand on lui en a diagnostiqué un il y a un an et demi. Il avait alors 41 ans. Il a subi une double mastectomie, une chimiothérapie de six mois et une radiothérapie. Pendant cette période difficile, Franck a trouvé refuge dans l’écriture. Six mois après avoir fini ses traitements, il fait part de son expérience dans "La Libre antenne" d'Europe 1.
"J'ai 42 ans. Il y a un peu plus d'un an, j'ai appris que j'avais un cancer du sein. En juillet 2019, je me suis touché le sein et j’ai senti une boule. Le surlendemain, elle y était encore. Je suis allé voir un médecin, ce qui n’est pas dans mes habitudes. Quelques examens plus tard, mammographie et biopsie, j’ai appris que c'était un cancer. Je ne savais pas qu'un cancer du sein pouvait toucher l'homme. Se sont enchaînés les traitements : chimiothérapie, mastectomie et radiothérapie. J'ai fini les traitements il y a six mois.
Chez moi, il y a un pourcentage de chances pour que ce soit d'origine génétique, puisqu'il y a plusieurs cas de cancers dans ma famille. J'ai fait une double mastectomie, d’un côté pour enlever la tumeur et de l'autre à titre préventif. Avoir un cancer à 41 ans, c'est peu courant. Maintenant, j'ai plein de potes cancéreux. Je me suis rendu compte qu’il y a beaucoup de jeunes qui sont touchés. Ce sont évidemment des nouvelles difficiles à digérer, mais ça amène aussi des choses positives.
" Le cancer a été pris à temps "
Au moment où j'ai touché la boule, je savais que c'était grave. Ça ne ressemblait pas à un kyste. Quand j'ai appris la nouvelle, je n'étais pas particulièrement surpris. Mon entourage s'est effondré. Moi, je suis plutôt pragmatique. J'ai pris la nouvelle comme n'importe quelle autre. J'étais dans l'action plutôt que dans le ressenti et dans l'apitoiement. On a l’avantage d'être en France et d’avoir un très bon système de santé. J'ai été pris en main très rapidement par une équipe incroyable.
Le traitement commence et on n'a pas trop le temps de se poser des questions. C'est plutôt pendant la chimiothérapie, où on prend très "cher," qu'on commence à réellement réfléchir sur ce qu'on a vécu. Ça remet en question beaucoup de schémas qu'on avait préétablis et des choses qu'on croyait gravées dans le marbre. Je pense que je suis totalement guéri, parce que j'ai très bien réagi aux traitements. Le cancer a été pris à temps, puisque je suis toujours en vie, mais il n’aurait pas fallu attendre un mois de plus. Avec cette maladie, le calendrier joue contre vous.
" Au pire de la chimiothérapie, j’avais l’air d’avoir 80 ans "
Normalement, on fait une opération pour enlever la tumeur, puis on fait une chimiothérapie et une radiothérapie. Dans mon cas, le cancer était suffisamment avancé pour qu'on commence par la chimiothérapie. L'avantage de la chimiothérapie, c'est qu’elle stoppe la croissance de la maladie dès le début. Je prenais des photos tous les jours de mon torse pour voir l'évolution. Au pire de la chimiothérapie, j’avais l’air d’avoir 80 ans et c’est assez dur à voir.
Aujourd'hui, je suis en pleine forme. C'est assez jouissif d'avoir une vague où l'on est au plus bas et de pouvoir revenir en pleine forme. La vie est courte et il faut en profiter. C'est bête à dire, mais c'est vrai. Je suis à la moitié de ma vie. Une vie humaine c'est à peu près 80 ans. C'est très court et pourtant, on a le temps de faire plein de choses. Le fait de s’en apercevoir, c'est agréable. Il me reste encore plein de temps et je compte bien en profiter.
Le jour où j'ai appris que j’étais malade, j’ai tout de suite expliqué à ma fille que j’avais une maladie très grave dont on guérit, ou pas. Elle m’a dit qu’elle serait mon médicament. Je me suis dit que si je mourrais de cette maladie et qu’elle se considère comme mon médicament, elle est bonne pour le psy à vie parce qu’elle va penser qu’elle a raté sa mission... C’est au moment où je lui ai annoncé que j'ai pris conscience que je pouvais en mourir, même si le risque est assez faible.
Pendant cette année où je ne pouvais plus travailler, je me suis mis à écrire alors que je n'avais jamais écrit de ma vie. J'ai créé un blog et j'ai pris un pied monumental à raconter des bêtises, des expériences qui m'arrivaient et la façon dont j’abordais les choses. Ça a révolutionné ma vie. Comme je viens de finir les traitements, j'ai décidé d'en faire un bouquin que j'ai sorti en auto édition sur Amazon pour clore ce chapitre. Le bouquin s'appelle ‘Fin du monde et poissons rouges’, comme le blog. Cette maladie longue a une fin. Même si le tunnel est long, il y a une sortie, et la sortie est absolument géniale. "