France telecom 1:16
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Gwladys Laffitte, édité par Nathanaël Bentura
À la fin des années 2000, après une vague de suicides, France Télécom était devenu le symbole de la souffrance au travail. Six cadres repartent en procès, pour deux mois. Ils ont fait appel de leur condamnation pour harcèlement moral ou complicité devant la cour d'appel de Paris. Un nom sort du lot, celui de l'ancien PDG Didier Lombard.

C'était devenu le symbole de la souffrance au travail. À la fin des années 2000, une vague de suicides dans l'entreprise française de télécommunications France Télécom (aujourd'hui Orange) était le point de départ d'un énorme scandale qui s'est terminé par la condamnation en première instance de plusieurs cadres pour harcèlement moral ou complicité, en 2019. Six d'entre eux ont fait appel de leur condamnation et repartent ce mercredi pour deux mois de procès devant la cour d'appel de Paris. Un nom sort du lot, celui de l'ancien PDG Didier Lombard.

Des départs et des mutations au forceps

À 80 ans, Didier Lombard devra de nouveau s'expliquer sur la politique qu'il a mise en place au milieu des années 2000 pour réduire drastiquement les effectifs de France Télécom. Le tribunal a estimé en première instance que Didier Lombard a eu un rôle prééminent dans cette politique de marche forcée "aux moyens interdits".

Au total, 22.000 départs devaient se faire "par la fenêtre ou par la porte", selon les mots de Didier Lombard à l'époque des faits. Le tribunal l'avait donc condamné à un an de prison, dont quatre mois ferme, tout comme l'ex-numéro deux de France Télécom, Louis-Pierre Wenès.

À leurs côtés, quatre ex-responsables sont aussi rejugés. Tous sont suspectés d'avoir participé ou d'avoir été complices du harcèlement moral de salariés: mutations forcées, baisse des salaires, mise sur la touche ou encore harcèlement par mail pour accélérer les départs. Au total, 19 suicides avaient été examinés par la justice et douze tentatives de suicide.