Fonction publique : rendez-vous salarial lundi sur fond de désaccords majeurs avec le gouvernement

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Gel du point d'indice, jour de carence, hausse de la CSG, suppressions de postes... Darmanin va devoir régler plusieurs dossiers sensibles. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Lundi, les syndicats de la fonction publique rencontrent Gérald Darmanin, leur ministre de tutelle. 

Les syndicats de la fonction publique sont reçus lundi après-midi à l'Hôtel de Cassini, ancien ministère de la fonction publique, par leur ministre de tutelle, Gérald Darmanin. L'objectif de la rencontre est de parler salaires : une réunion qui s'annonce tendue sur fond de désaccords sur les mesures déjà annoncées par le gouvernement.

Dans l'attente de "nouvelle propositions". "La balle est dans son camp", ont-ils prévenu dans un communiqué commun. Les syndicats disent espérer "qu'il aura entendu le message" et "que le ministre arrivera à ce rendez-vous avec de nouvelles propositions". Le gouvernement doit "clairement revoir ses positions", dit Mylène Jacquot (CFDT), "tenir ses promesses et être sérieux", ajoute Bernadette Groison (FSU), "redonner confiance aux agents par un signe fort", estime Luc Farré (Unsa). Qu'il "arrête sa posture dogmatique sur la diminution de la dépense publique et défende un vrai modèle social, à un moment où l'Europe a plus que jamais besoin de cohésion sociale" dit Christian Grolier (FO), tandis que pour Denis Turbet-Delof (Solidaires), il doit "engager une véritable réflexion sur la question des services publics qui ne soit pas être assortie de préalables budgétaires ou structurels".

Remise en cause du fond... et de la forme. Les désaccords portent sur le fond mais aussi sur la forme, les syndicats ayant peu apprécié d'être informés de la plupart des mesures par voie de presse et conviés à des réunions dites de "concertation" où "les choix étaient déjà arbitrés". Ils dénoncent en priorité la promesse, non respectée, du président de la République, d'augmenter le pouvoir d'achat des fonctionnaires à l'occasion de la compensation de la hausse de la CSG, car les agents publics ne bénéficieront pas de la baisse des cotisations salariales, contrairement aux salariés du privé.

Les points qui fâchent. Or, le gouvernement a non seulement annoncé le gel du point d'indice, qui sert au calcul de leurs rémunérations, mais contrairement aux engagements du ministre qui a assuré qu'"aucun agent public ne verra son salaire baisser", il n'envisage qu'une compensation partielle de la hausse de la CSG. Pour lutter contre l'absentéisme, le gouvernement prévoit aussi d'imposer aux fonctionnaires un jour de carence, qui n'est pas compensé par leurs employeurs, contrairement au secteur privé. Il souhaite enfin supprimer 120.000 postes d'ici 2022, dont 70.000 dans la fonction publique territoriale (1,98 million d'agents) et 50.000 dans la fonction publique d'Etat (2,48 millions). La rémunération au mérite ou en fonction du versant de la fonction publique, évoquée par Emmanuel Macron, ou l'exclusion des organisations syndicales d'un groupe de réflexion sur les missions et les réformes envisagées ajoutent aux craintes des syndicats.