Ces quatre mesures dont les fonctionnaires ne veulent pas

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Les fonctionnaires manifesteront mardi notamment contre la suppression annoncée par le gouvernement de 120.000 postes d'ici 2022. 

Les 5,5 millions d'agents de la fonction publique sont appelés par tous leurs syndicats à manifester mardi. Une première depuis 10 ans. Et ce n'est pas l'annonce par le Premier ministre sur Europe 1 lundi d'un mécanisme de compensation de hausse de la CSG qui va calmer les esprits. Les fonctionnaires ont en effet une liste de griefs contre le gouvernement Macron. Passage en revue. 

1. La suppression de 120.000 postes d'ici 2022

La mesure avait été annoncée par le président de la République durant sa campagne : la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires durant son quinquennat, par non-renouvellement des départs. Dans le détail, 70.000 postes sont visés dans les collectivités locales et 50.000 dans la fonction publique d'Etat. L'objectif affiché par le gouvernement ? Participer à la réduction de la dépense publique de 3 points de PIB en trois ans. Un secteur serait cependant épargné : celui de la fonction publique hospitalière. 

2. Le point d'indice gelé

Mis en place par le gouvernement Fillon en 2010, annulé en 2016, le gel du point d'indice, qui sert au calcul de la rémunération, va faire prochainement son grand retour. Si sous la présidence Sarkozy, la mesure avait permis d'économiser 7 milliards d'euros, les fonctionnaires, eux, en ont souffert à cause de la perte de pouvoir d'achat qu'elle entraîne. Ce gel du point d'indice cependant ne concerne pas les primes qui, elles, continuent à augmenter. Il n'empêche pas non plus à un fonctionnaire de voir sa rémunération augmenter s'il passe un échelon supplémentaire.

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3. Le retour du jour de carence

Les jours de carence ne font pas l'objet d'indemnités de la part de la Sécurité sociale en cas d'arrêt maladie. Au nombre de trois dans le secteur privé, les fonctionnaires n'en ont aucun. Le gouvernement Fillon avait bien mis en place un jour de carence dans la fonction publique mais cette mesure avait été supprimée en janvier 2014. Quatre ans après, il va faire son grand retour, à en croire le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Selon ce dernier, son rétablissement permettrait au budget de l'Etat de récupérer 170 millions d'euros par an. Une mesure jugée injuste par les syndicats. "Il n’y a pas de conventions collectives qui prendront en charge la journée de carence dans le public", déplore Bernadette Groison, secrétaire générale du syndicat de professeurs FSU. Dans les faits, en 2012, quand le jour de carence avait été instauré, les arrêts maladie d’un jour avait diminué de 43% dans la fonction publique territoriale. Une efficacité rappelée par le Premier ministre lundi au micro d'Europe 1 : "il y a quelques années, le jour de carence avait produit de remarquables résultats pour lutter contre l'absentéisme".

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4. La hausse de la CSG

Comme les salariés du privé, les fonctionnaires vont connaître une hausse de la CSG. Le gouvernement a prévu une baisse des charges afin de compenser cette augmentation. Mais les fonctionnaires n'en bénéficieront pas étant donné qu'ils ne paient pas de cotisations chômage. De quoi affaiblir encore le pouvoir d'achat des fonctionnaires ? Non, selon Edouard Philippe qui a précisé lundi au micro d'Europe 1 le mécanisme de compensation pour les agents de la fonction publique. "L'augmentation de la CSG sera totalement neutralisée", a-t-il annoncé. Et de préciser les deux scénarii envisagés : diminution des cotisations "calquées sur les cotisations salariales" pour ceux qui en ont et "versement de prime" pour ceux qui n'en ont pas.