Fessenheim : "Il n'y a pas d'autre centrale en Alsace, je serai obligée de quitter la région"

Le premier des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi.
Le premier des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi. © SEBASTIEN BOZON / AFP
  • Copié
Arthur Helmbacher édité par Antoine Cuny-Le Callet
Si l'arrêt du premier des deux réacteurs de Fessenheim, dans la nuit de vendredi à samedi, était attendu par les militants anti-nucléaire, cette fermeture plonge les salariés de la centrale et leurs familles dans le désarroi. Europe 1 s'est rendue sur place pour recueillir leurs témoignages.
REPORTAGE

L'arrêt du premier des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans la nuit de vendredi à samedi, est une victoire pour les militants anti-nucléaire... Mais une hérésie pour certains des salariés et habitants de la petite commune haut-rhinoise, interrogés par Europe 1. 

"Techniquement parlant c’est tout simplement l’ouverture du coupleur, qui couple l’alternateur au réseau. Bien sûr, avant de faire ça on a baissé la puissance du réacteur, on l’a ramenée à zéro… Sauf que là, c’est la dernière fois." Jean-Luc Cardoso, qui se trouvait dans la salle des commandes de la centrale de Fessenheim dans la nuit, raconte l’émotion et le professionnalisme de ses collègues d’EDF.

"On va partir, on va laisser notre famille, mes parents ma sœur." Dans un sanglot, Nathalie explique qu'elle va devoir déménager : son mari fait partie des 850 salariés de la centrale. "Il n’y a pas d’autre centrale en Alsace donc je serai obligée de quitter la région." 

"On va chercher l'électricité en Allemagne"

Annie, sa mère, tempête contre la fermeture, dénonçant l'achat électricité sale qu'elle implique : "On ferme cette centrale et on va chercher l’électricité en Allemagne alors que là bas ils la produisent avec du charbon, il faut arrêter de se moquer du monde !"

Des élus locaux se sont rassemblés samedi matin devant la centrale, banderoles en mains et bonnets rouges sur la tête. Ils réclament plus d’argent à l’état pour les aider à surmonter la fermeture. L'arrêt du second réacteur devrait se dérouler le 30 juin.