Femmes victimes de violences : une stèle dévoilée à Toulouse

Stèle, violences faites aux femmes, Toulouse, PASCAL PAVANI / AFP 1280
"A Sarah et à toutes les femmes victimes de violences machistes. Pour que cessent ces crimes, brisons le mur du silence", est-il gravé sur la plaque. © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP
"Le risque, c'est la banalisation, et contre ça, une plaque, même symbolique, donne de la visibilité dans le cadre de ce combat", a déclaré le maire de Toulouse.

Une stèle à la mémoire des femmes victimes de violences, présentée comme la première en France, a été dévoilée samedi à Toulouse par le maire de la ville, en présence de la maman d'une jeune fille décédée après avoir reçu des coups portés par son compagnon, en 2008.

"Brisons le mur du silence." "A Sarah et à toutes les femmes victimes de violences machistes. Pour que cessent ces crimes, brisons le mur du silence", est-il gravé sur la plaque, dévoilée par le maire (LR) de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Sarah, dont la mère et la sœur étaient présentes lors de la cérémonie, est décédée à l'âge de 19 ans. L'autopsie avait révélé qu'elle avait reçu plusieurs dizaines de coups, selon un dossier du collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes, à l'origine de cette stèle. Son prénom, "multiculturel, personnifie le combat" contre les violences dont sont victimes les femmes, a fait valoir la Ville.

"Ce qui est important aujourd'hui, c'est que cette stèle s'inscrit dans l'espace public", a expliqué à l'AFP Françoise Courtiade, membre du collectif. "Elle rappelle à chaque moment, à chaque passant, que chaque jour la violence machiste tue".

"Le risque, c'est la banalisation." "Une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint", a souligné le maire dans son discours. "Il s'agit de ne pas oublier, de ne pas laisser s'installer l'indifférence, et d'inviter les uns et les autres à l'action, à la vigilance et à l'éveil des consciences", a-t-il dit. "Le risque, c'est la banalisation, et contre ça, une plaque, même symbolique, donne de la visibilité dans le cadre de ce combat et le combat plus large, celui de l'égalité entre les femmes et les hommes", a-t-il poursuivi.

"Il va falloir parler de féminicide", a dit pour sa part Emilie Teyssedre, du collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes, rappelant que 123 étaient mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, en 2016, et 117, à cette date, en 2017. "Je vous en supplie", a lancé pour sa part, au micro, la maman de Sarah, Carole Elicha Giraud. "Quand vous entendez crier vos voisins, n'ayez pas peur de dénoncer. Le silence tue". A l'issue des discours, 117 bougies ont été allumées au pied de la stèle.