Cinq ans après la mort de Ghylaine, brûlée vive par son compagnon, sa sœur Sandrine Bouchait revient sur l’horreur du crime dans un ouvrage intitulé "Elle le quitte, il la tue", co-écrit avec Claude Mendibil. 1:29
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Charles Guyard, édité par Laura Laplaud , modifié à
Cinq ans après la mort de Ghylaine, brûlée vive par son compagnon, sa sœur Sandrine Bouchait revient sur l’horreur du crime dans un ouvrage intitulé "Elle le quitte, il la tue", co-écrit avec Claude Mendibil. Un livre, présenté dans les cadres des premières assises nationales contre les violences sexistes organisées à Nantes, qui fait écho à l'actualité.

Depuis le début de l'année 2022, plus de 120 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Si on pense évidemment à la victime en premier lieu, le traumatisme est aussi vertigineux pour les proches qui, parfois, se sentent délaissés. C'est le cas de Sandrine Bouchait, dont la sœur a été assassinée par son mari en 2017. Elle en a tiré un livre intitulé Elle le quitte, il la tue, co-écrit avec Claude Mendibil, présenté dans les cadres des premières assises nationales contre les violences sexistes organisées à Nantes. 

"Quand ça nous arrive, on est seul au monde"

"Quand ça nous arrive, on est seul au monde", confie Sandrine au micro d'Europe 1, après avoir connu un féminicide dans son entourage. Si la victime est évidemment au cœur des préoccupations, les proches, eux, sont parfois laissés de côté. "Pour ceux qui restent, rien n'est prévu, donc c'est débrouillez-vous."

Sandrine a dû nettoyer l'appartement de sa sœur, en cendres

Cette solitude, Sandrine l'a ressentie directement après l'assassinat de sa propre sœur, brûlée dans l'incendie allumé par son conjoint en 2017. 18 mois après la tragédie, c'est elle-même qui s'est alors occupée du nettoyage des lieux. "Il y avait les gants des médecins qui ont porté secours à ma sœur, il y avait des vêtements par terre, l'appartement cramé, on nettoie les scènes de crime, on nettoie le sang de nos morts, c'est une réalité aujourd'hui !"

Et pourtant des sociétés spécialisées existent mais au "coût exorbitant" assure Sandrine. "C'est même pas à nous de gérer en fait, on ne devrait même pas devoir rentrer dans l'appartement et se dire 'je vais faire intervenir une société'", s'exclame-t-elle au micro bleu. D'autant qu'à côté, il y a aussi des affaires nettement plus urgentes à traiter. Après la mort violente de sa sœur, Sandrine a ainsi récupéré chez elle sa nièce de 7 ans, forcément traumatisée.