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Maximilien Carlier
Alors que la région Grand-Est est la moins dotée en médecins, la commune de Givet, dans les Ardennes, a opté pour une solution radicale : faire appel à des spécialistes étrangers. Une décision plus que bienvenue par les patients, contraints auparavant à faire plusieurs dizaines de kilomètres à chaque rendez-vous médical.

La Belgique à la rescousse des déserts médicaux français ? Il semblerait que ce soit la solution apportée par Givet, commune au nord de Charleville-Mézières, touchée de plein fouet par la pénurie de médecins. La région Grand Est est en effet la moins bien dotée en termes de professionnels de santé, avec seulement 275 médecins pour 100.000 habitants. Dans les salles d'attentes, la venue de spécialistes étrangers est plus que bienvenue. Abderrahmane, habitant de Givet, ne cache pas son soulagement d'avoir pu prendre un rendez-vous avec un urologue belge : "Il n'y a que lui ici. Et heureusement qu'il est là, ça nous sauve la vie".

Une coopération indispensable

"Cela m'évite d'aller à Charleville, ça fait 60 km à chaque fois", ajoute-t-il avant d'entrer dans le cabinet du docteur Marcelo Di Gregorio. Argentin installé en Belgique, ce spécialiste vient deux fois par mois en France, une fois tous les quinze jours et pour des consultations à la chaîne. "On est au service de la population française frontalière. Le problème des déplacements, c'est un problème important car parfois, on a une carence de soin", alerte le médecin.

Dans ces déserts médicaux, la coopération France - Belgique est donc indispensable. "Nous avons une dizaine de spécialistes belges qui viennent consulter au pôle médical de Givet. L'avantage qu'on a nous, c'est que nos médecins sont Wallons, donc ils parlent parfaitement français", décrit Claude Wallendorf, conseiller municipal à Givet en charge de la santé.

Et vu la longueur de la frontière entre la France, la Belgique et le Luxembourg, il y a de quoi faire dans le Grand Est insiste-t-il. Une mesure en revanche plus compliquée à mettre en place avec des frontaliers franco-allemands étant donné la barrière de la langue.