Extractions judiciaires : deux détenus libérés faute d'effectifs

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Les deux trafiquants de drogue présumés étaient incarcérés à la prison de Béziers. © PASCAL GUYOT / AFP
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avec AFP
Deux trafiquants de drogue présumés qui devaient être présentés en comparution immédiate jeudi ont été remis en liberté faute de personnel pour les transférer de la prison de Béziers au tribunal de Narbonne.

Deux détenus de la prison de Béziers, dans l'Hérault, qui devaient être présentés jeudi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Narbonne, ont dû être libérés faute d'escorte pénitentiaire pour assurer leur extraction judiciaire, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

Interpellés avec plusieurs kilos de drogue. "Ces deux détenus avaient été interpellés sur l'autoroute A9 avec 26 kg de résine de cannabis", a précisé à l'AFP Mikaël Mansanet, représentant Force ouvrière (majoritaire) du Pôle régional d'extraction judiciaire (PREJ). "Personne n'a pu extraire ces détenus jeudi", a-t-il ajouté, confirmant une information de France Bleu Hérault. "Une visioconférence avait été organisée par la juridiction de Narbonne. Mais les détenus sont en droit de la refuser et c'est ce qu'ils ont fait", a poursuivi le représentant syndical. "Ils ont dû être relâchés car sinon ça devenait de la détention illégale".

"On n'arrive pas à recruter". Mikaël Mansanet, basé à Béziers, met en avant un "manque criant d'effectifs". "Ce sont des problèmes qui sont récurrents", dit-il, assurant que de telles libérations ont déjà eu lieu : "Il faut s'en offusquer". "On n'a pas assez d'effectifs pour assurer les missions parce qu'on n'arrive pas à recruter car les salaires sont très bas dans la pénitentiaire : un surveillant qui commence gagne 1.400 euros et il faut passer à peu près dix ans sur Paris pour pouvoir espérer rentrer chez soi. Du coup, les gens ne veulent plus passer le concours de surveillants", dit-il.

Des missions auparavant assurées par la police ou la gendarmerie. Les missions d'escorte des détenus des prisons vers les tribunaux étaient auparavant assurées par la police ou la gendarmerie. Elles ont progressivement été transférées aux agents de la pénitentiaire.